Léon Chestov (1866-1938). Philosophie religieuse

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MS 2100-2125 Les ouvrages ont été répartis dans les différentes cotes thématiques (SPN pour les ouvrages de philosophie, TN pour les ouvrages de théologie) ; quelques livres remarquables (présence d’envois etc.) sont conservés à la Réserve (cote R).

Catalogué

Léon Chestov (1866-1938), né à Kiev, suit des études de mathématiques puis de droit, se défait de la charge de l’entreprise familiale et se fait connaître en Russie, à partir des années 1900, comme un critique littéraire pénétrant. En 1920, il s’exile, d’abord en Suisse, puis à Paris, qu’il ne quitte plus.

Il publie un article en 1922 dans La Nouvelle Revue française. Ses études sur Pascal, Nietzsche ou Dostoïevski le font remarquer dans un milieu littéraire qui porte déjà un grand intérêt à ces trois auteurs. Sa sensibilité inquiète rencontre un écho immédiat avec l’esprit intellectuel des années 1920. Charles Du Bos et Boris de Schloezer, qui comptent parmi les intermédiaires les plus remarquables de cette époque entre les cultures européennes et la culture française, le traduisent et le font publier chez Jacques Schiffrin, lui aussi émigré russe. Lucien Lévy-Bruhl l’accueille dans La Revue philosophique. Il dispense des cours à l’Institut slave de la Sorbonne.

Léon Chestov poursuit une œuvre qu’il oriente vers une philosophie qui récuse les systèmes et le rationalisme, s’attache au mystère et recherche l’intensité de l’existence. Il publie La Philosophie de la tragédie : Dostoiewsky et Nietzsche en 1926, Sur les confins de la vie : l’apothéose du dépaysement en 1927 (publié en Russie en 1905), Le Pouvoir des clés en 1928, Kierkegaard et la philosophie existentielle en 1936. Il se lie d’amitié avec Edmund Husserl et Benjamin Fondane. Ses recherches aboutissent à des ouvrages importants de philosophie religieuse, comme Athènes et Jérusalem (1938). Son œuvre fut reconnue comme majeure par plusieurs philosophes ou écrivains français postérieurs, tels Jankélévitch, Cioran, Deleuze ou Bataille.

Les papiers et la bibliothèque de Léon Chestov ont été légués à la bibliothèque de la Sorbonne par sa fille, Nathalie Baranoff-Chestov, en 1988. Les archives, conservées à la Réserve, comprennent les manuscrits de la plupart des œuvres de l’auteur, une correspondance importante avec sa famille, avec Benjamin Fondane ainsi qu’avec Martin Buber. Une dernière pièce, le catalogue dactylographié de la bibliothèque de Chestov, permet de se rendre compte des orientations intellectuelles et spirituelles de son possesseur.

Elle comporte en effet les ouvrages de grands mystiques et théologiens (Plotin, Augustin, Thomas d’Aquin, Luther, Jean Calvin, François de Sales, Pascal, Jeanne de La Mothe-Guyon, Martin Buber), de philosophes catholiques contemporains (Jacques Maritain, Gabriel Marcel), de son compatriote Nicolas Berdiaev, qu’il a contribué à faire connaître, et de philosophes que les existentialistes français purent reconnaître comme leurs inspirateurs ou leurs maîtres (Kierkegaard, Nietzsche, Husserl, Heidegger). On y trouve enfin des sources et des études relatives à l’histoire du christianisme. La plupart de ces livres ont été édités dans le premier tiers du XXe siècle. Ils sont majoritairement en allemand, en français et en russe.

Seuls ont été conservés dans les collections, avec la marque de leur premier possesseur, les ouvrages que ne possédait pas la bibliothèque de la Sorbonne au moment du leg ou qui présentaient des caractéristiques remarquables, soit 159 ouvrages. Le catalogue dactylographié, consultable dans la bibliothèque numérique, perpétue l’unité intellectuelle que formait la bibliothèque de Léon Chestov.

Calames

Catalogue de la bibliothèque de la bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne

Baranoff-Chestov, Nathalie (1900-1993)