Lipchitz, Jacques

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Lipchitz, Jacques (1891-1973)

Lipchitz, Berthe (1889-1972)

Correspondance diverse, active essentiellement et passive, de Jacques Lipchitz de 1925 à 1972 : courriers (lettres manuscrites, aérogrammes et télégrammes) accompagnés parfois de quelques pièces jointes, brouillons de lettres et quelques lettres dactylographiées officielles dont il est le destinataire.

La majeure partie de sa correspondance est adressée à sa première épouse Berthe Kitrosser entre 1928 et 1972, essentiellement depuis New York/Hastings-on-Hudson à partir de 1947 puis également depuis Pietrasanta (Italie) à partir de 1962 : la majorité des lettres sont en français, mais une trentaine d'entre elles sont écrites en russe de 1927 à 1936 puis en 1947-1948.

A noter également la correspondance passive de Berthe Lipchitz-Kitrosser liée aux relations professionnelles et familiales de Jacques Lipchitz.

Soulignons enfin la présence d'un tapuscrit de Jean Cocteau (photocop.) au sujet de la réalisation de son portrait par le sculpteur [1922].

Chaim Jacob Lipschitz, dit Jacques Lipchitz, est né le 2 août 1891 à Druskininkai en Lituanie, alors partie intégrante de l'Empire russe. De 1902 à 1909, il fait des études à l'Ecole de commerce de Bialystock puis il poursuit ses études secondaires à Vilnius. Arrivé à Paris en octobre 1909, à l'âge de 18 ans, il s'inscrit à l'école des Beaux-Arts, dans l'atelier de Jean-Antoine Injalbert, ensuite à l'Académie Julian, dans la classe de sculpture de Raoul Vernet où il obtient un premier prix et une médaille. Le soir, il fréquente un cours de dessin à l'Académie Colarossi. L'administration l'ayant inscrit sous l'identité de Jacques Lipchitz, il conserve ce prénom francisé. Il fait peu à peu la connaissance des artistes de Montparnasse, notamment ceux de la Ruche. En 1913, il rencontre Picasso et d'autres artistes cubistes grâce à son ami Diego Riviera. Il débute ce qu'il appelle "sa période proto-cubiste" avec notamment "La femme au serpent" et "La danseuse". En 1914, il séjourne avec Diego Riviera et quelques amis à Majorque et à Madrid où il exécute notamment "Marin à la guitare". Suite à la déclaration de guerre, au mois d'août, il doit rester quelques mois supplémentaires en Espagne. En 1915, il retourne à Paris où il rencontre la poétesse d'origine russe Berthe Kitrosky, dite Kitrosser. Il entame une série de figures démontables en bois, dont les plus connues sont "Pierrot" et "Danseur". En 1916, il reprend l'atelier de Brancusi du 54, rue de Montparnasse. Il signe son premier contrat avec le marchand Léonce Rosemberg. Il essaie une autre méthode dans des compositions cubistes comme "Homme assis à la guitare".

En janvier 1920, a lieu sa première exposition monographique à Paris à la Galerie l'Effort moderne de Léonce Rosenberg. Au printemps suivant, Maurice Raynal publie la première monographie sur l'artiste avec des reproductions de la plupart des oeuvres présentées chez Rosenberg. Entre 1920 et 1922, Lipchitz exécute plusieurs portraits dont ceux de Jean Cocteau et de Gertrude Stein. En 1921, il rompt avec Léonce Rosenberg et grâce à l'aide de ses amis, rachète ses oeuvres. En 1922, il rencontre le mécène américain Albert C. Barnes qui lui achète plusieurs sculptures et lui commande 5 bas-reliefs pour sa propriété, à Mérion (Pennsylvanie) qui va devenir peu après la Fondation Barnes. En 1925, il s'installe à Boulogne, dans la maison-atelier conçue par Le Corbusier et il épouse Berthe. Il met au point une nouvelle technique de fonte dite "à la cire perdue" et réalise les premières sculptures à claire-voie qu'il appelle "Transparents". En 1927, il réalise "La joie de vivre" pour le jardin de la villa de Charles et Marie-Laure de Noailles à Hyères. En 1930, il obtient la nationalité française. En juin, Jeanne Bucher organise à sa galerie la Renaissance, l'exposition rétrospective "Cent sculptures par Jacques Lipchitz". En 1931, il réalise "Le chant des voyelles", sculpture monumentale pour le jardin de la résidence de Madame de Mandrot au Pradet dans le Var. En 1934, il expose au Salon des Indépendants un plâtre de grandes dimensions, "David et Goliath". D'août à octobre 1935, il séjourne en Russie pour rendre visite à sa famille. Fin 1936-début 1937, une première exposition d'importance est présentée aux Etats-Unis, à la Brummer Gallery de New York. Suite à une commande du gouvernement français du Front populaire pour l'exposition internationale de 1937, Lipchitz installe un plâtre monumental du "Prométhée étrnaglant le vautour" devant l'entrée du Palais de la Découverte. La sculpture qui fait scandale est détruite en mai 1938, à la suite d'une campagne de presse du "Matin". En même temps, une salle lui est réservée au Petit Palais, où se tient l'exposition "Les maîtres de l'art indépendant 1895-1937".

En mai 1940, il se réfugie avec Berthe à Toulouse lors de l'invasion allemande. Afin de fuir les persécutions juives, les Lipchitz émigrent aux Etats-Unis et grâce à leurs amis américains dont Varian Fry, ils s'installent à New York le 13 juin 1941. L'artiste loue alors un atelier à Washington Square South. Curt Valentin, directeur de la Buchhotz Gallery à New York, devient son marchand et à partir de 1942, il expose régulièrement dans sa galerie. Il continue à habiter à Washington Square South, mais il loue aussi un atelier qui surplombe Madison Square, sur la 23e rue. En 1943-1944, il reprend le thème de Prométhée étranglant le vautour pour la façade du ministère de l'Education et de la Santé à Rio de Janeiro. En 1944, il fait la connaissance de la sculptrice Yulla Halberstadt, réfugiée allemande. En 1946, il retourne à Paris pour la première fois depuis le début de la Seconde Guerre mondiale à l'occasion d'une exposition à la galerie Maeght : "Oeuvres d'Amérique et rétrospective". Il est nommé chevalier de la Légion d'Honneur. Après sept mois de séjour en France, l'artiste décide de retourner vivre aux Etats-Unis, mais Berthe reste en France, ils divorcent peu de temps après. En 1947, Jeanne Bucher réédite le livre de Maurice Raynal "Jacques Lipchitz" avec 71 reproductions d'après les photographies de Marc Vaux. En 1948, Jacques Lipchitz se marie avec Yulla Halberstadt qui donne naissance à leur fille Lolya la même année. En 1949, il s'installe à Hastings-on-Hudson, tout en gardant son atelier de New York. Il commence les études pour la la Vierge d'Assy (Haute-Savoie) dont le père Couturier vient de lui passer commande pour l'église Notre-Dame-de-Toute-Grâce. Le 5 janvier 1952, un incendie ravage son atelier new yorkais de la 23e rue. Il travaille temporairement dans un atelier du Modern Art Foundry à Long Island City (NY) et un comité d'aide est constitué par le Museum of Modern Art (MOMA) en vue de faciliter la construction du nouvel atelier à Hastings-on-Hudson. En mai 1953, il commence à travailler dans son nouvel atelier ; il crée "Vierge en flammes".

En 1954, le MOMA (NY) lui organise une grande rétrospective en coopération avec le Walker Center de Minneapolis et le Cleveland Museum of Art. En 1958, il est naturalisé américain. Une grande exposition itinérante est organisée en Europe par le Stedelijk Museum à Amsterdam. Atteint d'une maladie grave, il interrompt son travail pendant plusieurs mois. En 1959, Le Musée national d'art Moderne lui consacre une grande rétrospective qui est aussi présentée à la Tate Gallery de Londres. A partir de 1961, il est représenté par The Otto Gerson Gallery (puis Malborough-Gerson). En 1962, il découvre l'Italie et s'installe à Pieve di Camaiore où il va désormais passer une partie de l'année, travaillant à des sculptures monumentales à la fonderie Luigi Tommasi à Pietrasanta. Il commence une série de 24 sculptures "Images of Italie". En 1963, il effectue son premier voyage en Israël. L'artiste sélectionne les oeuvres pour la grande rétrospective de l'Université of California de Los Angeles, qui est montrée dans plusieurs musées américains. En 1970, une rétrospective intitulée "Jacques Lipchitz : Skulpturen und Zeichnungen 1911-1969" est organisée par la Neuer Berliner Kunstverein pour la Nationalgalerie de Berlin, qui circule en Europe et en Israël. En 1971, The Israel Museum de Jérusalem célèbre son 80e anniversaire par une exposition. Son frère Rubin fait une donation au Musée de 130 études pour des bronzes, en mémoire de leurs parents. En 1972, Le Metropolitan Museum of Art (NY) organise une grande exposition "Jacques Lipchitz. His life in scupture". A la même époque, les éditions Thames and Hudson publient son autobiographie "My life in sculpture" à partir d'une série d'entretiens enregistrés entre 1968 et 1970 en Italie. Le 26 mai 1973, il décède à Capri et il est inhumé le 29 mai à Jérusalem.

Bibliothèque Kandinsky (liste non exhaustive) :

Quelques lettres sont conservées dans le fonds général des manuscrits : lettres à Christian zervos (n°inv-3564), à Jean Cassou (n°inv-9748 et 9749], double de lettre de Jean Cassou (n° inv-9750), lettre de Gropius (n° inv-7578).

Fonds Léonce Rosenberg : correspondance échangée entre Jacques Lipchitz et Léonce Rosenberg entre 1916 et 1920 [cote LROS 19] ainsi qu'un tirage photographique de Jacques Lipchitz conservé dans un album photographique [cote LROS 47].

Fonds Kandinsky : correspondance entre les époux Lipchitz avec les Kandinsky, 1944 [VK 225]

Fonds Marc Vaux : 773 plaques de verre et tirages originaux consacrés à l'oeuvre de Lipchitz [cotes MV 934 - 955]

Dossier d'artiste de Jacques Lipchitz [cote BVAP LIPCHITZ 1]

Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art-Collections Jacques Doucet (Paris) : Autographes 042, 25 - Dossier Doucet, Jacques (1ère moitié du 19e siècle): sous-dossier 02 - liasse 2 : correspondance de Doucet à Jacques Lipchitz (31 mars 1928-1er août 1928) (4 pièces)

Fondation Le Corbusier (Paris), Dossier LIPCHITZ, J. : Correspondance avec Le Corbusier 31/05/1923 - 11/05/1952 [cote E2-9 Dossiers Nominatifs LHO-LYO]

Centre Historique des Archives nationales-Musée Picasso : Correspondance avec Jacques Lipchitz [cote CHAN 515AP - Musée Picasso MP/1992-2]

Fondation Custodia (Paris), Lettres d'artistes de la fondation Custodia (1500-2000) :

[321] - Correspondance (1963) - pièce : Lettre autographe signée à Mme Reinilde Hammacher-van den Brande, Pieve di Camaiore (Lucca), 1 août 1963 (2 p.) ;

[322] - Correspondance (1955 - 1977) - dossier : 15 lettres autographes signées, 1 lettre autographe signée illustrée, 1 lettre dactyl., 2 lettres dactyl. signées, 2 pièces dactyl. à A. Hammacher, 1955-1977 (49 p.)

Dans le catalogue de l'exposition hors-les-murs "Jacques Lipchitz : collections du Centre Pompidou" de 2005, il est également fait mention d'éléments de correspondance qui complètent ces fonds dans la collection Muriel Jaeger.

Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme :

Fonds d'archives photographiques Jacques Lipchitz [cote PH/Fds Lipchitz PA 1 - 101]

Fonds Lipchitz : constitué d'autographes, de photographies et documents, essentiellement sur la période parisienne du sculpteur Jacques Lipchitz. Don de Rubin Lipchitz [Inv.MS/Fonds Lipchitz]

Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art-Collections Jacques Doucet (Paris) : Archives 072 - Fonds Jacques Lipchitz (1910 - 1960) : 01-12 - Photographies d'oeuvres ; 13-19 - Imprimés ; 20 - Inventaire et papiers relatifs au don du fonds (Don R. Lipchitz, 1984)

Tate Archive (London), TGA 897 Lipchitz, Jacques : papers of Jacques Lipchitz, 1910s-1970s(23 boxes). Presented to Tate Archive by Rubin Lipchitz, March 1989

Archives of American Art, Smithsonian Institution (Washington) : Jacques Lipchitz papers and Bruce Bassett papers concerning Jacques Lipchitz, 1910-2001, bulk 1941-2001 [Boxes 1-10, OV 11-12 and Boxes 13-67, OV 68-69]