Kupka, Frantisek

Fonds CollEx

Archives

Dessins

Photographies

Arts

Art abstrait

École de Paris (art)

Kupka, František (1871-1957)

Le fonds est constitué de :

Manuscrits et tapuscrits préparatoires aux écrits théoriques de Kupka.

Coupures de presse et articles publiés entre 1964 et 1979.

Photographies biographiques représentant Kupka à différentes périodes de sa vie, dans son atelier, avec sa famille et ses amis.

Reproductions photographiques d'oeuvres, annotées et pour certaines rehaussées par Kupka ou son épouse Eugénie Straub Kupka.

Documents sur les travaux d'illustrations réalisés par l'artiste entre 1890 et 1912 pour divers journaux satiriques et pour des ouvrages de bibliophilie.

Correspondance passive et active, professionnelle et privée, en tchèque et en français.

Autres documents.

Frantisek Kupka, dit François Kupka, est né à Opokno, en Bohême Orientale (région de l'actuelle République Tchèque). Il reçoit une formation artistique entre 1888 et 1892, d'abord à l'Académie des Beaux-Arts de Prague (dans la section peinture sacrée et historique), puis à l'Académie des Beaux-Arts de Vienne. Il s'initie à la même période à la philosophie, la biologie, l'archéologie, la musique autant d'éléments qui marqueront durablement sa vie et son oeuvre.

En 1895, il s'installe à Paris et travaille comme illustrateur pour des journaux satiriques tels que : Cocorico, La Plume, Le Rire, Le Cri de Paris, La Vie en rose. Entre 1901 et 1907 il collabore à treize numéros de L'Assiette au Beurre. Ses illustrations traduisent la critique une société inégalitaire asservie à l'argent, il s'en prend aussi aux guerres coloniales, aux fureurs nationalistes et aux fanatismes religieux. Il quitte L'Assiette au Beurre à l'arrivée d'un nouveau propriétaire. A son sujet, il écrit : "[...] il ne veut que des dessins qui ne troublent pas la digestion de ses lecteurs. Je suis trop révolutionnaire [...]"

En 1905, il suit des cours de physiologie à la Sorbonne. Il travaille également au laboratoire de biologie et s'intéresse à des problèmes d'optiques et de mécanique. Pendant cette période, il collabore également à la réalisation d'ouvrages de bibliophilie tels que "L'Homme et la Terre" d'Élisée Reclus, la "Lysistrata" d'Aristophane et le "Prométhée" d'Eschyle. En 1909, il s'installe avec sa femme Eugénie à Puteaux et participe pour la première fois au Salon d'Automne.

A partir de 1909, Kupka participe aux réunions du "groupe de Puteaux", qui rassemblent chez Jacques Villon : Marcel Duchamp, Raymond Duchamp-Villon, Metzinger, Gleizes, Leger, La Fresnaye, Mare. En 1910 survient sa première rupture stylistique. Kupka s'oriente vers l'art non-figuratif et expose au Salon d'Automne de 1912 "Amorpha, Fugue à deux couleurs" et "Amorpha, Chromatique chaude". En 1913 au Salon des Indépendants Kupka expose avec les peintres cubistes, mais il refuse d'être assimilé à un mouvement. Cette même année il achève la rédaction en français de son livre "La Création dans les arts plastiques".

En 1914 il s'engage comme volontaire dans la Légion étrangère et combat sur le front de la Somme. Pour raisons de santé il est évacué en 1915. Après la guerre, il reprend plusieurs toiles laissées inachevées, poursuit ses recherches sur la lumière et le mouvement. En 1919 Kupka fait la connaissance de l'industriel Jindrich Waldes, qui devient son ami et mécène. En 1921 sa première exposition monographique est organisée à la galerie Povolozky. L'année suivante, il est nommé professeur de l'École des beaux-arts de Prague avec un statut exceptionnel de détachement à Paris. En 1923 parait à Prague la publication de la traduction en tchèque de son livre "La Création dans les arts plastiques". Cette même année il expose à Paris à la galerie La Boétie.

En 1931 Kupka devient membre du groupe Abstraction-Création avec Arp, Gleizes, Hélion, Herbin, et Vantongerloo, groupe qu'il quitte en 1934.

En 1936, exposition conjointe avec son ami Mucha au Musée des écoles étrangères contemporaines au Jeu de Paume à Paris, il participe aussi à l'exposition "Cubism and Abstract Art" au Museum of Modern Art de New York. Entre 1940 et 1944, Kupka se réfugie à Beaugency, dans le Val de Loire. En 1946 une grande rétrospective à la Galerie S.V.U. Mánes à Prague, lui est consacrée et l'Etat tchécoslovaque achète une quarantaine de peintures. Cette même année il participe au 1er Salon des Réalités Nouvelles. En 1951, Louis Carré achète une partie de l'atelier de Kupka et lui consacre une exposition dans sa galerie de New York. 1953, c'est l'année du "Jubilé Kupka" au Salon des Réalités Nouvelles, il devient président d'honneur de ce dernier en 1955.

Le 24 juin 1957, Kupka meur d'un cancer à Puteaux, à l'âge de quatre-vingt-six ans. Le musée national d'art moderne lui rendra hommage l'année suivante en présentant la rétrospective "Kupka" du 27 mai au 13 juin 1958, cette dernière organisée par Jean Cassou.

D'autres expositions emblématiques se succèderont, citons-en quelques-unes :

"Kupka. Gouaches, aquarelles, pastels", Paris, galerie Karl Flinker, 24 mai-fin juin 1960 ; "Art abstrait constructif international", Paris, galerie Denise René, déc. 1961-fév. 1962 ; "Kupka Avant 1914, Paris, galerie Karl Flinker, 18 mars-23 avr. 1966 ; "Frantisek Kupka (1871-1957). A retrospective", New York, Solomon R. Guggenheim Museum, 10 oct.-7 déc. 1975 ; "Abstractions. Towards à New Art. Painting, (1910-20)", Londres, Tate Gallery, 6 fév. -13 avr. 1980 ; "Frantisek Kupka (1871-1957), ou l'invention d'une abstraction", Paris, Musée d'art moderne de la ville de Paris, 22 nov. 1989-25 fév. 1990 ; "Vers des temps nouveaux. Kupka. Oeuvres graphiques, (1894-1912)", Paris musée d'Orsay, 25 juin-6 oct. 2002 ; "Frantisek Kupka, la collection du Centre Pompidou, Musée national d'art moderne", conçue dans le cadre de la programmation "hors les murs", réalisée par le Centre Pompidou en 2003. Cette exposition sera présentée successivement au Kunstmuseum Lichtenstein à Vaduz, du 28 mars-9 juin 2003, à la Fondation de l'Hermitage de Lausanne, du 26 juin-12 octob. 2003 au Musée d'art moderne et contemporain de Strasbourg, du 7 nov.-08 fev. 2004, au Musée Fabre à Montpellier, du 1er mars au 30 mai 2004 et au Westfälisches Landesmuseum für Kundst und Kulturgeschichte à Münster, été 2004 ;

"Le cantique des cantiques par Kupka", Paris Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme, 2005-2006 ; "Frantisek Kupka à la Fundación Joan Miró à Barcelona, réalisée en 2009-2010 ; "Frantisek Kupka (1871-1957)", Paris, Galeries nationales du grand Palais, cette dernière sera présentée successivement à Národní galerie, Prague, à Finnish national gallery, Helsinki et au Ateneum art museum en mai 2019.

La constitution du fonds Kupka, commence avec l'achat historique en 1936 de "Plans verticaux" (1912), par le musée du Jeu de Paume. Cette oeuvre essentielle dans la carrière de Kupka fut la première oeuvre abstraite à entrer dans les collections publiques françaises. Ce premier achat, fut complété en 1947 par l'acquisition d'Autour d'un point (1911-1930) et attribué au Musée national d'art moderne en 1953. Par la suite l'artiste lui-même fera don à l'Etat en 1956 de "La Petite fille au ballon" (1908). En 1957 l'Etat acquiert les derniers tableaux abstraits révélés au Salon des réalités nouvelles de 1953. En 1963 la collection du Musée national d'art moderne s'enrichit considérablement grâce au très généreux don, de cent cinquante-deux oeuvres, fait par la veuve de l'artiste, Mme Eugénie Kupka, suivi en 1965 de celui de sa fille Mme Andrée Martinel, du portfolio de "Quatre histoires de blanc et de noir" (1926).

Complete également cette extraordinaire collection, un ensemble de documents d'archives donnés à la Bibliothèque Kandinsky en 2017 par Margit Rowell. Ancien conservateur des expositions spéciales du Musée Solomon R. Guggenheim de New York, elle reçu une partie de ces documents des mains de Mme Andrée Martinel, lors de la préparation de la rétrospective Frantisek Kupka (1871-1957), présentée en 1975 à New York au Solomon R. Guggenheim Museum.

Frantisek Kupka, occupe une place prédominante au sein de la collection du Musée national d'art moderne, avec plus de deux cent cinq oeuvres, il bénéficie d'une salle d'exposition permanente.