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Littérature de colportage

Littérature populaire française

La Bibliothèque bleue (collection de monographies)

Littérature de colportage française

Fonds clos

Identifiant du fonds au sein de la bibliothèque : 1R, 2R, O1R, O2R.

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La bibliothèque bleue ou littérature de colportage a été créée au début du XVIIe siècle par l’imprimeur troyen Nicolas Oudot. Édites à partir de 1602, ces ouvrages se caractérisent par leur mauvaise qualité : mal brochés, feuilles de piètre facture, impressions médiocres, couvertures en papier grossier, majoritairement bleues (souvent, du papier servant à emballer les pains de sucre). Vendus à un faible prix par des colporteurs dans les foires et marchés, en moyenne cinq à dix fois moins cher que les ouvrages des librairies traditionnelles, le succès de ces impressions populaires est immédiat. Cette littérature de colportage a perduré pendant trois siècles, du XVIIe au XIXe.

La bibliothèque du Mucem conserve l’une des trois grandes collections de littérature de colportage, avec la BnF et la bibliothèque municipale de Troyes. Ce fonds comporte près de 5000 ouvrages.

Parmi ce fonds, on trouve près de 3100 ouvrages catalogués dont 2800 livres de colportage (du XVIIe au XIXe), 150 ouvrages pour enfants (la plupart édité chez Pellerin à Épinal au XIXe), environ 50 documents officiels (rapports, actes administratifs émanant principalement de la Convention), environ 100 livres de colportage non français (allemands, anglais, espagnols, catalans, portugais, italiens, flamands, suisses, brésiliens) et des livres en langues régionales. Des almanachs sont aussi recensés.

Ce fonds comporte les toutes premières éditions de livres de colportage parues dans le dernier tiers du XVIe siècle avant les éditions troyennes, avec des romans de chevalerie issus de la littérature médiévale.

On trouve aussi des textes datant du Moyen-Âge et de la Renaissance tombés dans le domaine public : des textes religieux (60 recueils de Bibles de Noël), des romans de chevalerie (jusqu’à 35 exemplaires d’un même « roman » édités en divers lieux et à des dates diverses), des calendriers, des livres pratiques d’apprentissage, des livres de secrets et de médecine, magie, divination et sciences occultes.

Les livres religieux sont en effet présents dans ce fonds avec des vies de saints (St Antoine de Padoue, Ste Catherine de Sienne, St Memie, St Alexis, St Maturin, St Ortaire, Ste Savine, etc.), la Bible et la Passion de Jésus, des ouvrages de dévotion et des cantiques.

Les romans de chevalerie sont aussi nombreux, dont la présence se matérialise en plusieurs exemplaires : "Hélène de Constantinople", "Huon de Bordeaux" (18 exemplaires), "Les quatre fils Aymon" (plus de 20 exemplaires), "Pierre de Provence et la belle Maguelonne" (15 exemplaires), "Robert le Diable", etc.

Ce fonds contient de nombreux contes de Charles Perrault, Marie-Catherine Aulnoy ou encore Henriette-Julie de Castelnau de Murat pour ne citer qu’eux.

Des livres d’enseignement et d’apprentissage sont aussi répertoriés dans ce fonds : ainsi trouve-t-on des abécédaires, des livres de civilités (par exemple, l’ouvrage "La Civilité qui se pratique en France parmi les honêtes gens, pour l'éducation de la jeunesse"), des ouvrages d’arithmétique et des fables d’Ésope.

On trouve aussi dans cette collection des textes satiriques concernant la vie quotidienne et les métiers, burlesques et en langages poissards, avec par exemple des ouvrages traitant de la vie à la campagne ("le Jardinier françois").

Ce fonds contient des livres narrant des faits divers et canards avec par exemple la “Relation historique des événements funèbres de la nuit du 13 février 1820 [assassinat du Duc de Berry] d'après les témoins oculaires”. Dans ce sillage, on trouve des textes d’actualités dans les almanachs.

Des livres sur la magie (Le grand grimoire avec la grande clavicule de Salomon), de devins et astrologues sont aussi répertoriés, avec notamment "Les prophéties de M. Michel Nostradamus".

Cette collection conserve des livres de jeux où l’on trouve des facéties, de l’argot, des calembours et énigmes.

On trouve aussi des livres exposant des chansons et ariettes comme la "Chanson du Tiers-Etat dédiée à M. Necker sur Y air de la prise de Grenade" et des livres consacrés au théâtre avec par exemple le "Barbier de Séville ou la précaution inutile" de Beaumarchais.

Le fonds comporte quelques ouvrages scientifiques et techniques (environ 250).

Enfin, de nombreux ouvrages ont des ex-libris, les marques d’appartenance du propriétaire du livre.

C’est en 1938 que la première impression populaire rentre dans les collections de la bibliothèque du MNATP avec un don de Georges Henri Rivière du "Maréchal expert".

En 1941, le libraire Jean Deschamps donne 8 titres, puis entre 1942 et 1945 une vingtaine d’ouvrages sont acquis. En 1948, l’achat de 101 titres achetés à la librairie Ritti signe la première acquisition la plus importante pour ce fonds. Les achats vont ensuite se succéder de façon ininterrompue. En 1949, 112 impressions (imprimées à Paris, Troyes, Limoges et Tours) sont achetées à la librairie Deschamps, et 80 (imprimées à Epinal) au libraire R. Saulnier. L’année suivante, 173 impressions, principalement troyennes, sont achetées à la librairie Deschamps. En 1952, 136 impressions de l’image Pellerin à Epinal sont acquises, majoritairement des contes.

Ces acquisitions régulières sont ponctuées d’achat de collections de bibliophiles. En effet, en 1967, 136 impressions de la collection Bureau sont acquises. En 1976, deux nouveaux collectionneurs entrent à la bibliothèque : François Bernard avec 68 impressions de Paris et d’Épinal et Émile Nourry avec 42 impressions issues de sa collection. Dans ce sillage, en 1978, la bibliothèque achète la collection du dessinateur Albert Flocon qui avait auparavant appartenu à Georges Heilbrun, dans laquelle on compte 245 impressions troyennes et provenant d’autres centres de production.

En 1987, la bibliothèque achète au libraire Gérard Oberlé 147 impressions d’origine rouennaise pour la majorité provenant de la collection du docteur, érudit et bibliophile René Hélot. En 1989, c’est l’achat de l’importante collection de Louis Ferrand qui compte 602 impressions, provenant de Lille mais aussi de centres de production peu connus.

Lors du transfert de la bibliothèque à Marseille (devenant ainsi la bibliothèque du Mucem), plus de 3000 cotes sont référencées.