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Archives et manuscrits des Séminaires de Savoie

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Modifié le : 14/05/2024

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Médiathèque Jean-Jacques Rousseau. Chambéry, Savoie Voir tous les inventaires
Tous les inventaires
Intitulé de l'instrument de recherche Archives et manuscrits des Séminaires de Savoie
Cote MSS C 160 à MSS B 560
Titre Archives et manuscrits des Séminaires de Savoie
Langue françaislatinitalien
Importance matérielle 195 pièces
Biographie ou histoire

Chambéry

Par une ordonnance du 12 juillet 1782, l'évêque Mgr Michel Conseil (1716-1793) institue le Grand Séminaire de son diocèse dans la maison dite des retraites, située au Bocage et provenant des Jésuites, que le roi lui cède à cette fin, afin de pouvoir former son clergé. La maison est inaugurée avec à sa tête le chanoine Jean-Baptiste Aubriot de la Palme (1752-1826) (supérieur du séminaire de Chambéry jusqu'en 1793) et deux professeurs (Claude-Humbert Rey et Benoît Guillet). Les élèves du Grand séminaire n'y passe que 2 ans car ils doivent au préalable avoir fait trois ans de théologie au Collège Royal de Chambéry. En 1792, la Savoie devient le 24e département français : le département du Mont-Blanc (décret du 27/11/1792). Les biens du séminaire passent propriété de la Nation, même si le département n'échappe pas à la dévastation générale des églises. Mgr Panisset (1729-1829), évêque, contribue néanmoins à maintenir un séminaire. Le directoire du département lui alloue quelques subsides en monnaie de la République. Lors du Concordat du 15 juillet 1801, on assiste à un rétablissement des ordres religieux. L'évêque Mgr René de Moustier de Mérinville (1742-1829), refonde en 1803 le Grand séminaire qu'il installe dans l'ancien collège des Jésuites, la maison des Cordeliers. Afin de financer le fonctionnement, l'évêque met en place un système de donations géré par les ecclésiastiques et validé par les autorités municipales. L'application de la loi de 1905 séparant les Églises et l'État, entraine la fermeture de l'institution, signant ainsi la disparition physique du Grand Séminaire de Chambéry. Il a fait l'objet d'une vaste opération immobilière sur son emplacement avec l'érection d'un bâtiment à vocation commercial : les Dames de France ; d'un immeuble abritant les douches municipales, le Conservatoire de musique, un ouvroir et le commissariat de police avec la percée de la rue Notre-Dame.

Saint-Jean-de-Maurienne

François-Hyacinthe de Valpergue de Masin (1656-1736) prend ses fonctions en tant qu’archevêque de Maurienne en 1686. Une de ses premières décisions est de doter son diocèse d’un séminaire ayant pour but la préparation immédiate des jeunes gens qui se destinaient au sacerdoce. Jusqu’alors, ils devaient faire leurs études dans les universités de France ou d’Italie, revenant avec une formation généraliste. Le séminaire n’est ouvert que le 22 août 1735. Il est installé dans un immeuble situé rue de Bonrieu, attenant à la chapelle de l’Hôpital de la Miséricorde. A sa direction, est placé Pierre Abondance, chanoine et jusqu’alors Supérieur du Séminaire de Moûtiers. En 1757, Charles-Joseph Filippa, comte de Martiniana, décide de donner à son séminaire une installation plus spacieuse et confortable. Il acquiert en 1758, une maison forte dite la Cour du Pont et après des travaux (dont une grande partie est faite avec sa fortune personnelle), le nouveau séminaire ouvre ses portes en 1767. Cet évêque déploie un grand zèle pour le développement de l’instruction publique à tous les degrés, portant également toute son attention sur le collège fondé par Pierre Lambert (1746-1852), qui devient le Collège royal en 1784. Le Grand séminaire ferme définitivement ses portes en 1906, une année après la loi séparation des Église et de l’État de 1905. Saint-Jean-de-Maurienne François-Hyacinthe de Valpergue de Masin (1656-1736) prend ses fonctions en tant qu’archevêque de Maurienne en 1686. Une de ses premières décisions est de doter son diocèse d’un séminaire ayant pour but la préparation immédiate des jeunes gens qui se destinaient au sacerdoce. Jusqu’alors, ils devaient faire leurs études dans les universités de France ou d’Italie, revenant avec une formation généraliste. Le séminaire n’est ouvert que le 22 août 1735. Il est installé dans un immeuble situé rue de Bonrieu, attenant à la chapelle de l’Hôpital de la Miséricorde. A sa direction, est placé Pierre Abondance, chanoine et jusqu’alors Supérieur du Séminaire de Moûtiers. En 1757, Charles-Joseph Filippa, comte de Martiniana, décide de donner à son séminaire une installation plus spacieuse et confortable. Il acquiert en 1758, une maison forte dite la Cour du Pont et après des travaux (dont une grande partie est faite avec sa fortune personnelle), le nouveau séminaire ouvre ses portes en 1767. Cet évêque déploie un grand zèle pour le développement de l’instruction publique à tous les degrés, portant également toute son attention sur le collège fondé par Pierre Lambert (1746-1852), qui devient le Collège royal en 1784. Le Grand séminaire ferme définitivement ses portes en 1906, une année après la loi séparation des Église et de l’État de 1905. 

Moûtiers

Les Capucins, nouvelle branche des franciscains, fondent un couvent à Moûtiers en 1612 dans l’ancien prieuré de St-Alban. Lors de l'annexion de la Savoie à la France en 1792, les biens du clergé sont confisqués par l’Assemblée nationale des Allobroges. Les propriétés des Pères Capucins et des Dames Clarisses sont ainsi déclarées "biens nationaux". Une partie devient un hôpital militaire jusqu’en 1801, l’autre, une école et un pensionnat géré conjointement par la ville et le Séminaire de Chambéry et sous la direction d’un prêtre en 1809. C’est la naissance du Petit séminaire. L’école secondaire, ensuite collège, fonctionne sous une administration mixte pour la partie pédagogique et presque exclusivement ecclésiastique pour le pensionnat. Afin d’éviter des difficultés avec l’autorité préfectorale, le nom de Petit séminaire est changé en celui de Pensionnat (une sorte de couverture officielle). Il préparait les élèves destinés aux études théologiques. Sous le régime sarde, le souverain tente de réparer les préjudices résultants de la Révolution et notamment ceux relatifs à la confiscation des biens appartenant aux corporations religieuses. L’idée étant de re-répartir les biens en fonctions de la manière dont ils avaient été confisqués. Comme l’établissement d’instruction et d’éducation fonctionnait sous la direction d’un chef ecclésiastique et qu’il n’y avait pas de conflit bien apparent avec la ville, les choses subsistent donc en l’état. Le Pensionnat reprend le nom de Petit Séminaire en 1816. En 1822, la ville exige du Petit-Séminaire un droit de location. S’ensuit un procès et diverses transactions entre la ville et le diocèse et ce jusqu’en 1860. Par l’Annexion, la Savoie est assimilée au reste de la France pour l’instruction publique. Les collèges des chefs-lieux d’arrondissement sont supprimés. Moûtiers avait cependant son Petit séminaire qui fournissait l’instruction à l’instar des établissements d’état. Les élèves se destinant aux carrières civiles côtoyaient les futurs prêtres. En 1884, Monseigneur Pagis (1835-1908) fait même construire de nouveaux bâtiments pour abriter le Petit séminaire. En 1907, après la promulgation de la loi de séparation des Églises et de l’État, le gouvernement fait fermer l’école, et les bâtiments deviennent la propriété de l’État.

Présentation du contenu

Ce fonds illustre la richesse considérable des seminarium, ces écoles catholiques destinées à former les prêtres. S’y trouve peu de manuscrits dit de la pratique, permettant aux officiants d'effectuer gestes et paroles rituels, mais une bibliothèque d'érudits, d'instruction et d'étude de ladite pratique. En témoigne la quantité de tractatus, des traités sur des sujets précis. Ainsi, le Tractatus de Peccatis de 1677 (MSS A 165), présent en de multiples copies, a le devoir d’enseigner aux aspirants les différents péchés. Le Tractatus de virtutibus cardinalibus, de 1704 (MSS A 161) est dédié à l’apprentissage des quatre vertus cardinales : la prudence, la justice, la tempérance et le courage. Un traité originellement attribué à François Desmoulins de Rochefort (1465-1526) écrit en 1510. Ce traité des vertus était destiné à l’éducation et à l’élévation spirituelle du roi.

L'instruction religieuse et théologique mises à part, c'est l'instruction laïque qui prend le relais, comprenant les leçons d'importance depuis l'Ancien Régime : apprentissage de la langue, du latin, de l'arithmétique, de la philosophie et des sciences. Le Cursus Philosophici ex Aristotelis placitis praecipice concinnati in quo ad rerum amnium naturalium cognitionem via facilis aperitur. Tomus prior seu. Logica, Metaphisica et Moralis de 1699 (MSS B 195) est un cours de philosophie écrit d’après les idées d’Aristote, pour introduire la connaissance des « choses naturelles » (métaphysique ou questions fondamentales de l’existence, de la réalité ou Aristotélisme), en conservant une logique en adéquation avec la morale. Le Secunda pars physicae : Physicae particularis, XVIIe ou XVIIIe siècle (MSS A 191) est un ouvrage de sciences comptant 24 gravures : appareils de physique, de mécanique, d’astronomie. Ce manuscrit illustre l'essor considérable des sciences ou l’"évolution scientifique" du XVIIe et XVIIIe siècle.

L’Histoire est également un autre champ disciplinaire très présent dans la collection. En témoigne l’Histoire de l'Europe, en omettant la France XVIIIe siècle (MSS C 326), un ouvrage massif d’une lisibilité remarquable, qui retrace l’histoire des grandes cours, institutions et démêlés qui ont agités l’Europe. Une attention particulière est portée à l’histoire de la Savoie, Abrégé de l'Histoire de la Maison Royale de Savoye. Depuis Bérole I a Chartes Emanuel II. Recueillie par Monseigneur l'abbé Mellé du Duché d'Aoste, professeur de Geographie dans la Royale Académie, XIXe siècle (MSS B 256). Cet effort de connaissances se joint à un effort d’adaptation, dans un contexte où l’allégeance de la Savoie vacille entre deux frontières, et où l’autorité cléricale et ses possessions sont chancelantes. L‘ouvrages suivant montre un souci de renseignements : L’Usage de Savoie concernant les matières ecclesiastiques, Par rapport à la puissance et juridiction laique, XVIIIe siècle (MSS B 240). Dans cet ouvrage, chaque chapitre est dédié à une situation juridique particulière, reliant laïcs et clercs, ayant pour objectif de savoir comment résoudre des conflits ou des crimes. Il est intéressant de voir qu'un des plus anciens ouvrages conservés de ce fonds est également un livre de droit, ici, consacrés à la juridiction des institutions civils sous Justinien, Introductio in Institutiones Iuris Civilis Divi Iustiniani Imperatoris, en 1593 (MSS B 180).

Un manuscrit assez remarquable se distingue également, Esplicazione delle massime de Sancti sopra la uita interiore Di Francesco di Salignac Fenelon Arciuescouo Duca di Cambrai Precettore de Seren mi Duchi di Borgogna d'Angio e di Berry, fin XVII-XVIIIe siècle (MSS A 319). La reliure en marocain rouge porte les armes du pape Innocent XII (1615-1700). Cet ouvrage est la copie manuscrite des Explication des maximes des saints sur la vie intérieure, par l'archevêque de Cambrai, François de Salignac de La Mothe-Fénelon (1651-1715), précepteur des ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Berry, petits-enfants de Louis XIV. Le soin particulier apporté à cet ouvrage et la traduction italienne témoignent de l’intérêt pour ce texte, publié initialement en 1697, à destination des héritiers de la couronne de France

Bibliographie Zerbone, Cécile, Historique de la Bibliothèque de Chambéry 1783-1988, maitrise d’histoire contemporaine dirigée par A. Palluel-Guillard, Université de Savoie, année 1995-1996, pp. 60-61 et 68-69.
Biencourt, Caroline, "Fénelon, archevêque de Cambrai", publié le 30 mai 2014, sur le site internet : Archives et Patrimoine Culturel Diocésain - Administration diocésaine, Diocèse de Cambrai. URL : https://archives.cathocambrai.com/page-165066.html
Site WEB : Petit séminaire de Moûtiers, bibliothèque patrimoniale de Chambéry : Camberi@. URL : https://bibliotheque-numerique.chambery.fr/idurl/1/27903
Site WEB : Grand Séminaire de Chambéry, bibliothèque patrimoniale de Chambéry : Camberi@. URL : https://bibliotheque-numerique.chambery.fr/idurl/1/27904
Site WEB : Grand Séminaire de Saint Jean de Maurienne, bibliothèque patrimoniale de Chambéry : Camberi@. URL : https://bibliotheque-numerique.chambery.fr/idurl/1/28127
Conditions d'accès L'accès aux collections patrimoniales est libre d'accès après avoir fait l'objet d'une demande en salle de lecture.
Conditions d'utilisation Toute publication de documents inédits doit être notifiée à l'établissement.
Citer sous la forme Bibliothèques municipales de Chambéry, MSS X, fol. Y.

Informations sur l'instrument de recherche

Auteur(s) Médiathèque Jean-Jacques Rousseau
Éditeur Bibliothèque nationale de France
Date de la version électronique 2024
Langue(s) de l'instrument de recherche Catalogue rédigé en français
Permalien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/005FRCGMNOV-730656101-1Bb
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