Fonds Charles-Louis Philippe

Charles-Louis Philippe naît le 4 août 1874 à Cérilly, près de la forêt de Tronçais (Allier). Issu d'un milieu très populaire, il devient bachelier à 17 ans. Une bourse d'étude lui permet alors de suivre une classe préparatoire scientifique, porte d'entrée des grandes écoles d'ingénieur. Charles-Louis Philippe échoue aux concours auxquels il se présente. En effet, il s'est découvert une passion pour la littérature qui lui fera regretter de ne pas avoir pu choisir son orientation scolaire.

Il part alors à Paris et entre dans l'administration du département de la Seine, emploi alimentaire mais qui lui laisse le temps d'écrire. Il s'essaye à la poésie, mais décide rapidement de se consacrer à la fiction, avec un seul but : mettre au cœur de ses écrits les laissés pour compte de la société.S'il mène alors à Paris une vie modeste, dans son petit appartement de l'île Saint-Louis, son cœur est resté à Cérilly. La petite ville comme il la nomme affectueusement lui inspire plusieurs romans : Quatre histoires de pauvre amour (1897), puis La Bonne Madeleine et la Pauvre Marie (1898), La Mère et l'enfant (1900), Le Père Perdrix, pressenti par Octave Mirbeau pour le premier Prix Goncourt (1902), ou Charles Blanchard, roman inachevé consacré à son père.

Une aventure avec une jeune prostituée parisienne lui donne l'idée d'un roman plus urbain : ce sera Bubu de Montparnasse (1901), qui est très bien reçu par la critique. Philippe collabore également à diverses revues notamment Le Canard Sauvage et Le Matin.

Ami de Francis Jourdain, Marguerite Audoux, Léon Werth et Léon-Paul Fargue, il est l'un des fondateurs de la Nouvelle Revue Française. Il meurt prématurément le 21 décembre 1909, d'une typhoïde compliquée d'une méningite. Un musée à son nom est créé à Cérilly en 1937.

Valery Larbaud, ami et admirateur de l'œuvre de Philippe devient en 1935 vice-président de l'Association Internationale des amis de Philippe. En mémoire de ce lien profond entre les deux auteurs bourbonnais, le Fonds Charles Louis Philippe est créé à la médiathèque de Vichy en 1970 dans un souci de conservation et de meilleure accessibilité pour le public.

Le fonds Charles-Louis Philippe se compose des manuscrits de ses œuvres, demeurées parfois inédites, de sa correspondance et de celle de sa famille avec les grands noms littéraires du début du siècle, et de quelques papiers personnels de l'auteur.

On trouve également, parmi les livres imprimés du fonds non décrits ici, de nombreuses éditions originales ou uniques, telle que cette acquisition de 2002 de l'ouvrage Dans la petite ville paru en 1910 et illustrées de 29 petites aquarelles par le peintre graveur Paul Guignebault. Le fonds comprend en outre des documents iconographiques, en particulier 55 eaux fortes signées et données par André Dunoyer de Segonzac pour l'édition de Bubu de Montparnasse en 1929 ainsi qu'une série de 10 eaux fortes de portrait d'écrivains.