Lettre de François Mauriac à Jacques Laval

Mauriac répond aux tourments et aux doutes de Jacques Laval. Il n'a pas l'intention de répondre à son "cher Jacques" ni par un sermon ni par des propos raisonnables. "A quoi bon ? Il faut prier et souffrir avec vous et répéter : "encore un peu de patience !" (…) La vieillesse, la vraie, viendra à bout de ce que vous souffrez. (...) le terrible c'est que la vie religieuse est un frigidaire qui garde intact un coeur de votre espèce ; la vie laïque aurait fini par brûler de son horrible acide ce qui demeure en vous - non d'enfance hélas ! - mais d'adolescence, qui est le pire..." Mauriac évoque les tourments de "ce pauvre coeur "qui s'attache et souffre depuis qu'il est né (...) Nous ne savons pas ce que c'est que de vivre sans aimer. Et en effet ce n'est pas vivre". Il est "accablé" par tout ce qui se passe alors qu'il va reprendre le Bloc-Notes. En P.S. il évoque le chagrin de Jacques Laval dont le livre a été refusé par un éditeur et lui reproche d'avoir donné à François Le Grix, connaissance commune, le manuscrit et "ce qu'il n'avait pas à savoir de vous". Mauriac le rassure : "Dieu vous aime comme vous êtes. Et nous vous aimons tel qu'il vous a fait." Cette note témoigne des relations ternies de Mauriac et François le Grix qu'il fréquente depuis son arrivée à Paris. Celui-ci fut secrétaire de rédaction à la Revue hebdomadaire, édita la première nouvelle de Mauriac, puis dans les années trente est l'un des porte-paroles de l'extrême droite, Mauriac s'en éloigne, il sera lecteur et directeur littéraire chez Julliard.

En-tête et/ou thème de la carte postale : Malagar St Maixant (Gironde).

Sujet(s) : Laval, jacques (1911-2002) ; Le Grix, François (1881-1966) ; Bloc-Notes ; Chair ; Cœur ; Trinité ; amour ; Dieu

Mauriac, François (1885-1970)[Auteur]

Laval, Jacques (1911-2002)[Destinataire de lettres]