Correspondances individuelles : lettres du général Béguinot, du général Coustard, de Saint-Lô, Destrem père, Lacoste, de la Roche-Saint-André (1775-1776), LE Séguillon, Agricol Moureau, Paganel

Bien qu'un grand nombre des documents recueillis par ce représentant du peuple soient dispersés dans les divers dossiers déjà classés, nous rangeons sous ce titre les registres où Goupilleau mit lui-même en ordre la correspondance considérable reçue ou écrite par lui au cours de ses missions en province, à Salm, dans l'Ouest et dans le Midi. Nous y ajoutons les pièces biographiques relatives à sa vie publique et privée, reléguant seulement dans une autre série tout ce qui concerne sa famille. Nous croyons utile de donner quelques indications sur son rôle politique, qui fut, en somme, très important.

Philippe-Charles-Aimé Goupilleau, dit de Montaigu, où il naquit le 19 septembre 1749, fut avocat au Parlement de Paris, puis sénéchal de Rocheservière, en Bas-Poitou (Département de la Vendée). Il se qualifiait alors Goupilleau de Villeneuve, du nom d'une métairie appartenant à sa famille. Il prit une part active aux élections de 1789, et fut nommé, en 1790, procureur-syndic du district de Montaigu. Il montra dans cette fonction une énergie et une activité remarquables. Aussi fut-il nommé le premier député de la Vendée à l'Assemblée législative (Septembre 1791).

En septembre 1792, il fut envoyé à la Convention, où il vota la mort du roi. Il s'y montra adversaire des Girondins et de Robespierre? Il semble, dès lors, avoir recherché un aliment à son activité dans les missions plutôt que dans les débats violents de la tribune.

C'est ainsi qu'en mars 1793 il est délégué, avec Michel et Couthon, pour procéder à la réunion de la principauté de Salm (Vosges) à la France, puis envoyé dans la Vendée, comme représentant du peuple près l'armée de la Rochelle, et ensuite dans le Midi pour une levée extraordinaire de chevaux.

Après le 9 thermidor, il reçut plusieurs missions dans le Midi, pour combattre les menées terroristes du représentant Maignet, et réussit par des mesures très républicaines, mais modérées, à ramener le calme dans les esprits.

Nommé membre du Conseil des Cinq-Cents, en 1796, il en fut exclu par la loi du 19 brumaire de l'an VIII, à cause de son hostilité à Bonaparte. Retiré en Vendée, il continua à combattre l'Empire et fut déporté à l'île de Ré en 1802. Libéré en 1803, il vécut pauvrement, mais fièrement, dans ses terres, malgré les tracasseries de l'Administration.

Sous la Restauration, il fut proscrit quelque temps comme régicide. Il mourut le 2 juillet 1823, à Montaigu.