"Oh! si Oh! Si dont vas desirs..."

Amélie Gex est née le 24 octobre 1835 à La Chapelle-Blanche (Savoie) et morte le 16 juin 1883 à Chambéry. Romancière, journaliste et poétesse de langue savoyarde, dialecte franco-provençal.

Elle commence à écrire des poèmes à l'âge de 38 ans, découvrant tardivement un art de l'écriture qui n'a pas bercé son enfance. Après la mort de son père en 1876, elle exploite elle-même le domaine familial, puis revient s'installer à Chambéry où elle vit modestement.

Les positions politiques d'Amélie Gex fluctuent durant sa vie. En effet, en 1860, au moment de l'Annexion, elle est proche des libéraux qui préféraient l'Italie de Cavour à la France de Napoléon III, tout en regrettant le temps révolu du règne du roi de Sardaigne. Ce n'est que plus tard, que la poétesse se revendique républicaine, et se lance dans la politique, rédigeant ses discours en patois afin de mieux s'adresser à ses lecteurs locaux.

En 1877, le journal républicain de propagande Le Père André commence à publier ses vers, mais elle y signe sous le pseudonyme de Dian de la Jeânna (Jean fils de la Jeanne), avant de signer de son vrai nom du 25 mars 1879 à la fin mai 1880, puis dans L'Indicateur savoisien (1879-1882).

Ses poèmes sont consacrés aux vignerons, aux paysans et à la Savoie. Ils évoquent la moisson, le battage au fléau, les vendanges, les cycles de la nature pour motiver le peuple au travail. Elle raconte la vie locale, du travail des champs aux croyances locales, mais est critiquée pour son anticléricalisme, elle qui est athée. Elle écrit aussi des contes : dans le « Dit de la couleuvre », elle retravaille l'histoire de la Reine de Saba, qui chevauchant un serpent volant, vient épouser le roi Salomon. Dans le « Dit du Château mort » elle évoque un château païen du pays du mont Blanc pétrifié par une épée de flamme tournoyant dans l'air.

En 1882, elle est récompensée par l'Académie de Savoie, pour son œuvre. Puis, malade, elle meurt à Chambéry à l'âge de 47 ans, le 16 juin 1883.