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Lettre autographe signée datée du 18 juin 1914.

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Modifié le : 28/11/2024

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Bibliothèque patrimoniale. Pau Voir tous les inventaires
Tous les inventaires
Intitulé de l'instrument de recherche Fonds Paul-Jean Toulet (Ms 189-Ms 750)
Cote Ms 189 - Ms 750
Titre Fonds Paul-Jean Toulet
Date 1885-1920
Langue français
Importance matérielle 64 pochettes
Présentation du contenu Correspondance, manuscrits littéraires de Paul-Jean Toulet et livres lui ayant appartenu. Notes de travail et œuvres imprimées avec annotations et corrections manuscrites : 58 documents (32 numérisés accessibles en ligne sur Pireneas : Pireneas - Bibliothèque numérique. ) Manuscrits préparatoires : Oeuvres publiées : textes imprimés avec annotations et corrections manuscrites, 41 articles de revues (de 1885 à 1914) Correspondance : Lettres autographes de P. J. Toulet : 93 documents en ligne sur Pireneas. Lettres et cartes adressées à P. J. Toulet (par Claude Debussy, Henri de Régnier, Francis Jammes, Anna de Noailles, Giraudoux, Colette, etc. : 350 documents (204 numérisés en ligne sur Pireneas). Editions rares et originales des oeuvres de P.J. Toulet : 150 volumes ayant appartenu à Toulet avec inscriptions manuscrites, dédicaces par les auteurs. Iconographie : différents portraits (gravures et photographies) réunis en 5 albums de souvenirs personnels et de famille : (210 documents en ligne sur Pireneas). Souvenirs personnels et de famille.
Modalités d'acquisition Don fait par la nièce de Paul-Jean Toulet à la suite de l'exposition du centenaire de celui-ci en 1967 Paul-Jean Toulet (1867-1920) est né à Pau (Basses-Pyrénées) le 5 juin 1867 et mort à Guéthary (Basses-Pyrénées) le 6 septembre 1920. Ecrivain et poète français, il est célèbre pour ses Contrerimes, une forme poétique qu'il a créée.
Conditions d'accès L'accès aux collections patrimoniales est soumis à une autorisation préalable.
Conditions d'utilisation Toute publication de documents inédits doit être notifiée à l'établissement.
Citer sous la forme Bibliothèque Patrimoniale de Pau, fonds Paul-Jean Toulet, Ms x

Informations sur l'instrument de recherche

Auteur(s) Bibliothèque Patrimoniale. Pau
Éditeur Bibliothèque nationale de France
Date de la version électronique 2019
Langue(s) de l'instrument de recherche Catalogue rédigé en français
Permalien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/005FRCGMNOV-644456102-meL
Présentation du contenu
Titre Correspondance
Description du contenu
Titre Lettres de Paul-Jean Touletlien à divers correspondants
Titre Claude et Emma Debussy
Index

Debussy, Claude (1862-1918)lien

Debussy, Emma (1862-1934)lien

Catalogue général des manuscrits
Cote :  Ms 215-07 Importance matérielle :  1 feuillet plié ; 1 enveloppe timbrée Dimensions  290 x 205 mm Présentation du contenu : 

Lettre envoyée de La Rafette à Claude Debussy, 80 rue du Bois de Boulogne à Paris: "

Mon cher ami, je me rappelle avoir entendu un jour à l'étonnement universel que vous écrivez facilement. Celà ne voulait pas dire : aisément. Je pourrais me retourner la formule car les mots ne me fuient pas encore : la plume seulement, et l'encrier. Ce n'est pas que je fusse continuellement hors d'état d'écrire ; mais peu. Et celà m'ennuyerait, avec vous de m'en tenir à griffonner quelques mots sur une carte. Plus le temps passait, moins celà me paraissait décent, et j'attendais en vain un après midi de bonne humeur et de santé.

Pour épuiser ce sujet, dont il faut, je pense, que je vous parle, celle-ci paraît meilleure sensiblement depuis trois ou quatre mois. Le malheur est que ce froid de canard me plonge dans une espèce de coma. Peut-être que le Pole sud, fatigué de mon indifférence, a pris son chemin vers St. Loubès. Il y a des gens comme ça, qui n'attendent pas qu'on les invite. Et, du reste, je me demande quel coktails (...) on peut offrir à ce rusé vieillard. Car il doit être vieux, beaucoup plus vieux que Chareot (?).

Je me demande aussi ce que vous faisiez au Hanovre. Et passe pour le Pavillon : il y a un piano. Mais quoi, le Hanovre authentique. Bauville, jadis, attendait de l'argent de là. Peut être que vous êtes allé l'y chercher. Je ne sais pas s'il en reste, mais il y en a eu, car je possède une fort belle médaille qu'on y frappa, sous Bonaparte, en l'honneur des temps françaises. Espérons qu'elles y retourneront, et vous élèveront une statue : à Tyrtée Debussy [transcription en grec]. Pourvu que votre jardinier ne traduise pas le premier terme par : Gaufre.

J'aurais bien voulu savoir aussi (et je ne vous demande pas trois pages de commentaires) (non pas que ça m'ennuierait, mais parce que je les demanderais en vain [mots non identifiés]) si vous avez été satisfait de l'exécution de "Jeux" ; et du "Printemps" de votre ami Stravinsky. La presse, miroir fidèle d'une salle un peu désemparée à ce qu'il semble, m'a laissé dans le doute là dessus. Et seul votre portraitiste (favori) Jacques Emile a fait preuve d'un enthousiasme de bon aloi.

Qu'en pense chouchou, je suis sûr qu'elle se porte comme un charme. Je voudrais l'être aussi que Mme Debussy a passé une bonne année. Si elle est bien portante, comme je vous le souhaite à tous les trois entre autres souhaits que je fais, et qui viennent le plus profondément du cœur, - n'étant pas à croire qu'elle a cessé d'être bienfaisante, elle m'enverrait (?) deux ou trois de ces beaux catalogues dont ses fournisseurs ont le secret. Celà me rendrait moins triste mon éternel lit, et que toutes ces choses au dessous de zero ne sont pas près de me faire quitter.

Je vous prie aussi de nous charger pour elles deux de mes amitiés et de mes respects. - comme aussi, mon cher Claude, de croire que je puis oublier de vous écrire, mais non pas d'être votre ami

Du reste, ayant rompu le charme, je jure de vous envoyer au moins une carte par mois, jusqu'à ce que vous vous (?), comme ma cousine Chose qui lisait Sylvestre Bonnard : "Dieu, qu'il est entêtant ce vieux là. Il ne fait que parler". On eut de la peine à lui faire entendre que cette œuvre de Chevet était due en effet à une certaine incontinence de language avec laquelle je demeure vôtre.

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Cote Ms 215-07
Titre Lettre autographe signée datée du 18 juin 1914.
Date 18 juin 1914
Langue français
Importance matérielle 1 feuillet plié ; 1 enveloppe timbrée
Dimensions 290 x 205 mm
Présentation du contenu

Lettre envoyée de La Rafette à Claude Debussy, 80 rue du Bois de Boulogne à Paris: "

Mon cher ami, je me rappelle avoir entendu un jour à l'étonnement universel que vous écrivez facilement. Celà ne voulait pas dire : aisément. Je pourrais me retourner la formule car les mots ne me fuient pas encore : la plume seulement, et l'encrier. Ce n'est pas que je fusse continuellement hors d'état d'écrire ; mais peu. Et celà m'ennuyerait, avec vous de m'en tenir à griffonner quelques mots sur une carte. Plus le temps passait, moins celà me paraissait décent, et j'attendais en vain un après midi de bonne humeur et de santé.

Pour épuiser ce sujet, dont il faut, je pense, que je vous parle, celle-ci paraît meilleure sensiblement depuis trois ou quatre mois. Le malheur est que ce froid de canard me plonge dans une espèce de coma. Peut-être que le Pole sud, fatigué de mon indifférence, a pris son chemin vers St. Loubès. Il y a des gens comme ça, qui n'attendent pas qu'on les invite. Et, du reste, je me demande quel coktails (...) on peut offrir à ce rusé vieillard. Car il doit être vieux, beaucoup plus vieux que Chareot (?).

Je me demande aussi ce que vous faisiez au Hanovre. Et passe pour le Pavillon : il y a un piano. Mais quoi, le Hanovre authentique. Bauville, jadis, attendait de l'argent de là. Peut être que vous êtes allé l'y chercher. Je ne sais pas s'il en reste, mais il y en a eu, car je possède une fort belle médaille qu'on y frappa, sous Bonaparte, en l'honneur des temps françaises. Espérons qu'elles y retourneront, et vous élèveront une statue : à Tyrtée Debussy [transcription en grec]. Pourvu que votre jardinier ne traduise pas le premier terme par : Gaufre.

J'aurais bien voulu savoir aussi (et je ne vous demande pas trois pages de commentaires) (non pas que ça m'ennuierait, mais parce que je les demanderais en vain [mots non identifiés]) si vous avez été satisfait de l'exécution de "Jeux" ; et du "Printemps" de votre ami Stravinsky. La presse, miroir fidèle d'une salle un peu désemparée à ce qu'il semble, m'a laissé dans le doute là dessus. Et seul votre portraitiste (favori) Jacques Emile a fait preuve d'un enthousiasme de bon aloi.

Qu'en pense chouchou, je suis sûr qu'elle se porte comme un charme. Je voudrais l'être aussi que Mme Debussy a passé une bonne année. Si elle est bien portante, comme je vous le souhaite à tous les trois entre autres souhaits que je fais, et qui viennent le plus profondément du cœur, - n'étant pas à croire qu'elle a cessé d'être bienfaisante, elle m'enverrait (?) deux ou trois de ces beaux catalogues dont ses fournisseurs ont le secret. Celà me rendrait moins triste mon éternel lit, et que toutes ces choses au dessous de zero ne sont pas près de me faire quitter.

Je vous prie aussi de nous charger pour elles deux de mes amitiés et de mes respects. - comme aussi, mon cher Claude, de croire que je puis oublier de vous écrire, mais non pas d'être votre ami

Du reste, ayant rompu le charme, je jure de vous envoyer au moins une carte par mois, jusqu'à ce que vous vous (?), comme ma cousine Chose qui lisait Sylvestre Bonnard : "Dieu, qu'il est entêtant ce vieux là. Il ne fait que parler". On eut de la peine à lui faire entendre que cette œuvre de Chevet était due en effet à une certaine incontinence de language avec laquelle je demeure vôtre.

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Document(s) de substitutionLa lettre est numérisée et accessible sur Pireneas.Numérisation(s)Document numérisé.
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