Correspondance

Marie-Joseph Sue naît à Paris en 1804. Fils et petit-fils d’éminents médecins et chirurgiens, il est promis à une carrière semblable. Néanmoins, il renonce à la médecine après quelques années d'exercice, préférant s'investir dans la littérature. A partir des années 1830, Marie-Joseph Sue, sous le pseudonyme d’Eugène, écrit plusieurs romans aux genres littéraires variés tout en s’inscrivant dans le mouvement romantique et s’essayant aux thématiques du maritime, de l’exotisme, du voyage, des moeurs, etc. Entre 1842 et 1843, il réalise un véritable succès littéraire qui atteint toutes les couches sociales de la population, Les mystères de Paris qu’il fait paraître par feuilletons dans le Journal des débats politiques et littéraires. Cette oeuvre lui valut une certaine renommée et il reçut dès lors quantité de lettres de personnes connues et inconnues.

Avec ce succès, l'écrivain achète à son beau-frère Marc Caillard une dépendance de sa demeure des Bordes, à Lailly-en-Val (Loiret), et s'y installe entre 1843 et 1851. Il y écrit Le juif errant (1844-1845), Martin ou l'enfant trouvé (1847), Les sept péchés capitaux (1847-1845).

Rejoignant la cause du socialisme, il participe activement à la vie locale en venant en aide aux nécessiteux. Il tente ainsi de se faire élire, en vain, député du Loiret en 1848, et publie une feuille hebdomadaire Le républicain des campagnes pour étayer son programme. En 1850, il est élu député républicain de la Seine.

Mais le coup d'état du 2 décembre 1851 le contraint à s'exiler à Annecy-le-Vieux en Savoie, où il décède le 03 août 1857.

La plus grande partie de la collection Eugène Sue (MS 2379) a été acquise par achat en 1983. Il s'agit d'un ensemble de correspondance reçue par Eugène Sue de près de 500 lettres et documents liés principalement à sa vie sociale et politique. Quelques documents seulement ont trait à sa vie littéraire. Ces lettres ont généralement été envoyées par des inconnus qui reconnaissaient en Eugène Sue un écrivain populaire et un personnage altruiste auprès duquel ils souhaitaient recevoir un soutien pécuniaire, des avis ou des conseils. Certaines lettres ont été adressées à Eugène Sue par des habitants du Loiret à l'époque où il était candidat aux élections de l'Assemblée nationale législative. On trouve également des lettres émises par des personnages notables tels que Victor Schoelcher, Alfred d'Orsay, Émile de Girardin, etc. Enfin, ce fonds regroupe plusieurs documents concernant la gestion de l'une de ses propriétés, la maison des Bordes (Beaugency).

Cet ensemble a été complété par de nouvelles acquisitions notamment liées aux activités de l'écrivain dans le Loiret.