Simone Bernard-Griffiths. Mythe et histoire chez Edgar Quinet ou les chatoiements de l'écriture du temps : photocopies

Née le 15 mai 1925 à Rouen, Marie-Renée Morin était une archiviste paléographe et conservateur en chef à la Bibliothèque Nationale. Sa ville natale libérée de l'occupation allemande, elle commença une licence de lettres en 1944. Reçue, elle décida de partir pour Paris afin de préparer le concours de l'École des chartes au lycée Henri-IV et ce, dans un contexte d'après-guerre encore difficile. Elle réussit malgré tout avec succès ses études et ressortit de l'école diplômée en 1952. Elle débuta sa carrière par un travail au département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale. Pendant deux ans, Marie-Renée Morin dépouilla les manuscrits du Décret de Gratien, après quoi elle dut quitter Paris pour diriger la bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer. En 1958, elle se vit finalement offrir un poste à la Bibliothèque Nationale au Catalogue de l'histoire de France. D'abord comme conservateur puis comme chef de service, elle s'impliqua avec passion dans ses missions. Elle eut notamment un rôle prédominant dans la collecte de documents imprimés au cours de la période de mai-juin 1968. Nommée en 1970 à la tête de la bibliothèque municipale de Toulouse où elle s'investit dans le développement de la lecture publique, elle retrouva Paris en prenant la direction de la bibliothèque des Langues orientales, avant d'être appelée pour diriger le département des entrées. 

Parallèlement à cette vie professionnelle, elle engagea nombre de travaux d'érudition. Elle avait été chargée d'organiser l'exposition prévue à la Bibliothèque Nationale en 1969 pour célébrer le centième anniversaire de la mort de Lamartine. Celle-ci la conduisit à s'intéresser à des lettres d'Aymon de Virieu adressées au poète, qui n'avaient jamais été exploitées. Elle obtînt l'autorisation de ses descendants d'éditer intégralement la correspondance et les poèmes ; le résultat de ces années de recherche parut progressivement à partir 1987 dans une série de volumes intitulée Correspondance Alphonse de Lamartine-Aymon de Virieu. Par la suite, les articles, colloques, communications se succédèrent et Marie-Renée Morin fut sollicitée à de nombreuses reprises par de jeunes doctorants ou des collègues chercheurs requérant avis et conseils. Bien qu'à la retraite, elle offrit ses services lors de la dation des archives du château de Saint-Point à la Bibliothèque Nationale. Elle se lança également dans la rédaction d'un catalogue des deux mille trois cents lettres adressées à Alphonse de Lamartine ou à son épouse, achetées par le Musée des lettres et manuscrits. Ce catalogue fut publié sous le titre Lettres à Lamartine : les enjeux de la célébrité. Il s'agit là de son dernier travail, tout juste terminé à sa mort le 25 mai 2012.