Démêlés entre François Soulier

Adrien Duvand naquit le 1^er décembre 1844 à Lyon. Journaliste audodidacte, il rédigea des articles dès 1863, d'abord pour le Courrier de Lyon, puis pour L'Eclaireur à Saint-Etienne. Il se montra un fervent opposant du Second Empire, ce qui lui valut quelques passages en prison. Il s'engagea comme soldat durant la guerre de 1870, par devoir patriotique. Après la proclamation de la III^e République, il fonda le 8 août 1871, le Petit Lyonnais, journal républicain, laïque et anticlérical, se rapprochant des idées radicales de gauche. Le propriétaire était Victor Ballay. Il en fut le rédacteur en chef. Deux jours plus tard, le premier numéro parut. Le journal traita de l'ensemble des sujets, politiques, économiques, sociaux, militaires et religieux. Il s'imposa comme un des principaux journaux locaux. Le journal fut suspendu le 29 octobre 1873 par arrêté prefectoral, qui fut levé le 1^er février 1874. Vendu à 30 000 exemplaires en 1874, il passa à 110 000 en 1878. Des personnalités politiques, notamment des députés, écrivirent régulièrement des articles dans les colonnes du journal. En terme électoral, Duvand n'hésita pas à soutenir, par le biais de son journal, le camp républicain, notamment lors des législatives de 1876. Il quitta la rédaction du Petit Lyonnais pour devenir rédacteur en chef de La Lanterne, entre 1877 et 1878. Le journal etait alors dirigé par Eugène Mayer. Il reprit son poste de rédacteur en chef du Petit Lyonnais en 1878, au moment de son rachat par Edouard Portalis. Il devint chevalier de la légion d'honneur en 1881. Il quitta de nouveau son poste de rédacteur en 1882. Le 15 janvier 1886, il prit la rédaction en chef du Courrier de Lyon, créé sous la Monarchie de Juillet. Libéral-conservateur à ses débuts, ce journal prit parti pour le Second Empire, avant que le passage à la III^e République le fasse vaciller. L'arrivée de Duvand à sa tête provoqua certains changements, notamment une plus grande place de l'actualité locale dans la ligne éditoriale. De plus il devait faire face à la concurrence d'autres journaux comme le Salut Public ou encore Le Progrès. En septembre 1887, le Petit Lyonnais passa sous la propriété du Courrier de Lyon, pour une durée de 30 ans, après la signature d'un bail. Edouard Portalis démissionna le 16 août 1887 et Duvand devint simultanément rédacteur en chef des deux journaux. La rédaction politique du Petit Lyonnais fut confiée au sénateur Edouard Millaud. Le Courrier de Lyon fut de nouveau dissout en février 1888.

Dans les années 1880, Adrien Duvand entreprit des recherches sur l'histoire de Lyon à la fin de l'Ancien Régime et sous la Révolution française et s'intéressa plus particulièrement au siège de la ville en 1793. Ces recherches purent coïncider avec le centenaire de la Révolution française qui fut célébré en 1889. Il étudia le contexte politique, économique, social, militaire, religieux et culturel et decrivit minutieusement le siège de la ville, des prémices jusqu'aux conséquences immédiates. Son étude fut publiée dans Révolution Française : revue historique, entre 1885 et 1887.

Il fut très actif au sein de la Ligue de l'Enseignement, qui milita pour l'école laïque et son émancipation vis à vis de l'Eglise catholique. Il fut successivement membre du conseil général en 1894, secrétaire de 1897 à 1899, enfin vice-président.

Il fut désigné candidat de la 2^e circonscription de la Loire, sous la bannière de l'Union des Républicains de gouvernement, pour les élections legislatives de 1902. Il fut battu par Charles Dorian.

Adrien Duvand mourut le 30 août 1907 à Paris.

Un premier classement a été réalisé au sein de la bibliothèque, sans doute vers 1973. Il plaçait en tête la correspondance d'Adrien Duvand lorsqu'il était rédacteur en chef du Petit Lyonnais et les autres papiers concernant le Petit Lyonnais. La même méthode avait été opérée pour les documents concernant le Courrier de Lyon. Les dernières boites étaient composées des travaux historiques de Duvand, avec deux boites contenant ses notes et une boite contenant son manuscrit autographe. Enfin une pochette à sangle contenait diverses correspondances ainsi que des documents sur son engagement politique, des dossiers de presse et un dossier de recherche historique sur l'histoire de Lyon en général.

Le plan de classement actuel est composé de 3 séries principales et de dossiers annexes. La première série concerne les activités de Duvand en tant que directeur de presse. La seconde se compose de ses travaux historiques sur l'histoire de Lyon. La troisième est constituée de sa correspondance. Les dossiers annexes concernent tout d'abord ses engagements politiques et regroupent en outre des documents personnels et des documents n'ayant pas de lien apparent avec lui.

La majeure partie des archives d'Adrien Duvand est conservée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris : mss 1617-1645, Fonds Adrien Duvand (1848-1907), journaliste et homme politique.

Une lettre d'Adrien Duvand à Adrien Bernheim est conservée à la Bibliothèque-musée de l'opéra ( LAS ADRESSEES A BERNHEIM 168).

Henry Carnoy, Dictionnaire biographique international des écrivains, Paris, Imprimerie de l'armorial français, 1902, p. 186-188.

Marc Jampy, Expériences de presse, Lyon, 1870-1914, thèse présentée à l'université Jean Moulin-Lyon 3 sous la direction d'Olivier Faure, Lyon, 2013, 667 p. Consultable en ligne.