Recueil des traités intervenus entre la France et les puissances détentrices des Pays-Bas depuis la paix d'Arras jusqu'au traité du Cateau-Cambrésis

Le Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Versailles a été imprimé en 1888 (Ministère de l'Instruction publique, des beaux-arts et des cultes. Catalogue général des manuscrits des bibliothèques de France. Départements, tome IX, p. 241-379, Paris, Plon, 1888. Ce catalogue a été tiré à part : Catalogue des manuscrits de la bibliothèque de Versailles, Paris, Plon, 1888). Si les manuscrits acquis depuis cette date ont été régulièrement catalogués, seul un très court supplément a été publié en 1904 (Ministère de l'Instruction publique et des beaux-arts, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, tome XLIII. Supplément, tome IV, p. 750-752, Paris, 1904. Les 14 numéros de ce supplément sont repris dans le présent catalogue).

Le Catalogue de 1888 comportait 1187 notices, réparties en manuscrits latins et français (857 numéros), manuscrits arabes et persans (82 numéros), cartes et plans (56 numéros), musique (192 numéros). Les conservateurs, Émile Delerot et Achille Taphanel, présentaient avec modestie une collection de manuscrits qui ne devait rien aux confiscations révolutionnaires et n'avait pas l'éclat des prestigieux enrichissements qu'avait reçus la Bibliothèque en d'autres domaines (Charles Hirschauer, Versailles dans Les Richesses des bibliothèques provinciales de France publ. par Pol Neveux et Émile Dacier, Paris, 1932. Tome II, p. 200-213).

Ils signalaient, toutefois, l'heureuse exception qu'avait été le dépôt à la bibliothèque de Versailles d'une partie — la plus ancienne — de la Bibliothèque de la Musique du Roi (Les Musiques du Roi à Versailles. Exposition Bibliothèque municipale de Versailles, 4 juin-31 juillet 1980, Versailles, 1980). Ce patrimoine, dont l'intérêt n'a cessé de s'affirmer jusqu'aujourd'hui, a bénéficié grâce au Catalogue de 1888 d'une notoriété fructueuse pour la recherche. Cependant, les copies manuscrites de partitions musicales sont exclues du présent Supplément. Il apparaît, en effet, arbitraire de les dissocier des exemplaires gravés ou imprimés, le plus souvent annotés, corrigés, modifiés. C'est un catalogue de l'ensemble des partitions musicales anciennes qui restera à imprimer, travail que facilitera considérablement le fichier établi avec soin et compétence par Monsieur Jean-Michel Nectoux quand il était conservateur à Versailles.

Les collections manuscrites qu'inventorie le présent Catalogue se répartissent en quatre séries :

— Fonds général,

— Panthéon versaillais,

— Collection Lebaudy,

— Autographes.

Le Fonds général est celui qui recueille les accroissements successifs, d'intérêt et de valeur divers, et dont, malheureusement, l'origine n'a pu toujours être précisée.

Le « Panthéon versaillais », créé au début du XX^e siècle, est une suite de dossiers classés alphabétiquement autour du nom d'un personnage ou d'une famille plus ou moins liés à Versailles.

La collection Lebaudy est une partie de la somptueuse donation faite à la bibliothèque de Versailles par Jean et Henriette Lebaudy (Pierre Breillat, Les donations Jean et Henriette Lebaudy à la Bibliothèque de Versailles dans Bulletin du Bibliophile, 1973-1, p. 3-20). Avant la donation, cette collection avait fait l'objet d'un catalogue imprimé, à tirage limité (Bibliothèque Lebaudy. Manuscrits du XV^e au XIX^e siècle. Catalogue rédigé par Jean-Charles d'Amat avec la collaboration d'Hélène Delattre, Paris, 1964 (tiré à 65 exemplaires)).

Les « Autographes » sont depuis le XIX^e siècle classés dans une série alphabétique de noms de personne (46 cartons).

Les manuscrits des trois premières séries font l'objet de notices dans le corps du Catalogue. Pour les « Autographes », la référence n'apparaît qu'à l'index.

Près d'un siècle sépare la publication du premier Catalogue de celle de ce Supplément. C'est donc l'œuvre collective de bibliothécaires successifs qui est présente ici et dont on voudra bien comprendre que, malgré un effort d'harmonisation, elle ne puisse paraître aussi homogène qu'on l'eût souhaité.

Des disparités de méthode restent évidentes, notamment quant à la collection Lebaudy dont le catalogue, même très allégé, témoigne d'une exceptionnelle recherche d'exhaustivité dans la description matérielle.

L'index sert de mode d'accès commun à l'ensemble des manuscrits. Il met, de plus, en évidence des lignes de convergence au sein de la collection, même si les documents qui la constituent ont emprunté des voies multiples, parfois inattendues, pour parvenir à Versailles.

A la suite de la séparation des Églises et de l'État, le dépôt, en 1905, des bibliothèques de l'Évêché et du Grand Séminaire a apporté, entre autres, un fonds manuscrit provenant de la maison Saint Louis de Saint-Cyr. Peu d'années après, l'apport initial s'est enrichi de la donation de la comtesse de Gramont d'Aster et, tout récemment, d'achats en ventes publiques. C'est ainsi que la Bibliothèque de Versailles conserve une part notable des sources manuscrites, riches en échanges de lettres, qui éclairent la personnalité de Madame de Maintenon, son rôle à la Cour, ses relations, et son œuvre à Saint-Cyr.

Continuant la tradition du XIX^e siècle, des érudits ont donné à la Bibliothèque de Versailles non seulement des dossiers de travail, fruit de leurs recherches, mais aussi, parfois, les pièces originales dont ils disposaient. Des documents relatifs à la Cour aux XVII^e et XVIII^e siècles, à Port-Royal, aux personnages ayant vécu à Versailles sont dus notamment aux dons de Charles Vatel, des héritiers de Paul Fromageot, du pasteur Maulvault, de Victor Bart.

Nombreux parmi les dons sont les dossiers de correspondance, source précieuse pour connaître la vie intellectuelle et spirituelle de l'époque, autour de personnalités marquantes : Eugène Asse, Ernest Bersot, Émile Delerot, Edmond Scherer, le cercle formé autour de Deroisin et de la marquise de Charnacé, fille de Marie d'Agoult.

La littérature n'est pas absente, marquée par les œuvres et lettres de Jean-François Ducis, Émile Deschamps et son frère Antoni, Alphonse de Châteaubriant.

Avec les manuscrits réunis dans la collection Lebaudy, une autre dimension émerge : les centres d'intérêt s'élargissent, la présence de l'histoire nationale, et, surtout, celle des relations avec les pays étrangers s'affirme. Et, pourtant, des affinités apparaissent tant avec la vocation première de l'Hôtel qui abrite la Bibliothèque (Affaires étrangères, Marine) qu'avec des goûts déjà prédominants dans le fonds général. On note de nombreux journaux de bord, récits de voyages, recueils de mémoires et de documents historiques, d'importantes correspondances diplomatiques, des dossiers de lettres plus intimes, telles la correspondance amoureuse de la princesse Charlotte, la « religieuse polonaise », avec Louis de Béthune qui avait attiré l'attention de Pierre Louÿs, et celle, amicale, du docteur Tronchin avec Madame d'Épinay et Grimm, sans parler de nombre de chansons, romans, nouvelles, pièces de théâtre, vaudevilles. Parmi les pièces maîtresses de la collection, on peut citer les manuscrits des Mémoires de La Rochefoucauld, le Journal de Jean-Baptiste Colbert de Torcy, les lettres de Suffren, les Traités de Vauban.

Telle qu'elle se présente aujourd'hui la collection de manuscrits de la bibliothèque de Versailles offre des traits caractéristiques : les œuvres médiévales y sont rares, les documents historiques et diplomatiques des XVII^e et XVIII^e siècles dominent, reflétant le rôle que tint alors Versailles dans la vie nationale. La nature de l'héritage a été accentuée par la politique d'acquisition dont on trouve une trace affirmée depuis la seconde moitié du XX^e siècle.

Pour s'en tenir à l'essentiel, citons parmi les achats que la Ville a faits, parfois avec une aide de l'État, les papiers du général Hoche, les Mémoires du duc de Choiseul, le Journal de la tenue des États-Généraux de Versailles en 1789 par Pellerin, un recueil de lettres et instructions de Colbert, de nombreuses lettres de Madame de Maintenon et de ses correspondants.

Le présent Catalogue résulte de l'activité des conservateurs responsables de la Bibliothèque de Versailles de 1888 à 1983 : Achille Taphanel, Henri Léonardon, Charles Hirschauer, René Pichard du Page, Pierre Breillat et moi-même. Mademoiselle Agnès Joly, conservateur, a tenu à jour le catalogue manuscrit mis à la disposition des chercheurs qui a servi de base au présent répertoire. L'harmonisation des notices, la préparation du texte pour l'impression, l'établissement de l'index ont été assurés par Madame Claire Caucheteux, conservateur, avec la collaboration de Madame Monique Landre — Ficatier et l'aide de Madame Jehanne Decaix. L'Institut de Recherche et d'Histoire des Textes a bien voulu confier à Mademoiselle Odile Grandmottet et à Madame Geneviève Grand le soin d'exécuter les mêmes tâches pour les notices de la collection Lebaudy.

Décembre 1983

Alice GARRIGOUX, Conservateur en chef de la Bibliothèque municipale.

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