Mais la principale décoration du manuscrit est dans la dentelle, large de 3 centimètres, qui remplit toutes ses marges, depuis la première page jusqu'à la dernière, ne laissant de libres que les marges intérieures. Séparée du texte par une forte ligne en or, cette dentelle a reçu à la plume les dessins les plus variés, dont les vides ont été remplis par toute sorte de fleurs, de feuilles, de fruits, dessinés avec une délicatesse infinie. L'or y est jeté à profusion, et la vie y circule partout, vu le nombre d'êtres animés qu'on y a semés : ce sont des oiseaux de toutes les espèces et de toutes les couleurs, des papillons, des insectes, des animaux, lion, sphinx, mulet, hommes à queue de poisson, des repas de famille ; un homme à cheval, l'épervier au poing, un autre qui tient à la main un bouquet de fleurs et un lièvre au bout d'un bâton. Il est à remarquer que presque toujours le verso du feuillet reproduit la décoration du recto, en sens inverse, de manière que tous les sujets s'y trouvent deux fois, mais dans des directions différentes. Nous n'ajouterons rien de plus à cette faible description d'un manuscrit qui ne peut être bien apprécié que par celui qui l'a sous les yeux