« De la police sanitaire, ou examen des principes et des pratiques sanitaires, et application des procédés désinfectans et préservatifs à cette police, pour servir à la rédaction d'un code sanitaire. Par M. Tonduti de Lescarène, secrétaire général de la préfecture du département de la Méditerranée... Livourne, 1811 et 1812 »

L'origine de la Bibliothèque de Nice peut être fixée à l'année 1786. Elle fut formée par suite d'une donation faite, en 1784, par l'abbé Massa, et commença par faire partie de la Bibliothèque du chapitre de la cathédrale. En 1792, la ville de Nice ayant été occupée par les armées françaises et unie à la France, le nouveau gouvernement fit recueillir les livres des établissements supprimés, qui furent réunis au noyau primitif ; ils devinrent la propriété de la ville, et constituèrent une Bibliothèque municipale.

La Bibliothèque fut d'abord établie dans une des dépendances de la cathédrale, et c'est là que la vit en 1804 le voyageur Millin (Voyage dans les départements du Midi, t. II, p. 531). « Elle est placée, nous dit-il, dans une salle dont l'entrée donne dans la cathédrale. C'étoit autrefois la Bibliothèque du chapitre ; elle fut ensuite affectée au service de l'École centrale. Le gouvernement en a abandonné la propriété à la ville. » Quarante ans après, elle était encore dans le même local, et ce n'est qu'en 1844 qu'elle fut transférée à la rue Saint-François de Paule, où elle se trouve aujourd'hui, dans une maison d'emprunt, louée par la municipalité, en attendant mieux.

On compte, assure-t-on, plus de 70,000 volumes à la Bibliothèque de Nice. Ses manuscrits sont au nombre de 122, ont beaucoup n'y sont entrés qu'à une époque assez récente. Il ne serait pas facile de donner la liste de ceux qui composaient l'ancien fonds, parce qu'il n'en existe pas de catalogue. Millin, qui a signalé par leurs titres une trentaine d'incunables, a gardé le silence sur les manuscrits ; ce n'est donc qu'en excluant les volumes qui portent l'indication d'une accession relativement moderne, et en groupant ensemble les plus vieux articles, qu'on pourrait se faire une idée approximative de ce que fut d'abord le dépôt. Les Dominicains avaient fourni pour leur part les n^os 7, 10, 13, 28, 77 ; les Franciscains, les n^os 9, 12, 32, 42, 95 ; le collège des Jésuites, les n^os 46, 49, 50, 61, 62. De ce même collège proviennent 23 manuscrits ayant appartenu primitivement au comte de l'Escarène, qui les donna aux Jésuites. En voici les cotes : 48, 52, 65 à 76, 94, 99, 109 à 112, 116, 119, 120. Chacun d'eux porte un ex libris constatant la double appartenance ; mais ces livres sont venus tard à la Bibliothèque.

En 1871, un legs testamentaire de M. Marcellin Guérin, jurisconsulte à Vence, y fit entrer un certain nombre de manuscrits, auxquels vinrent se joindre, en 1875, ceux que légua M. Auguste Carlone, banquier, à la ville de Nice. Telles sont les principales sources connues qui ont formé le fonds dont nous donnons le catalogue détaillé.

J.-H. Albanès.