Fragment d'une Bible contenant le " Psaultier ", traduit en français

La Bibliothèque de la ville de Versailles possède peu de manuscrits, ce qui s'explique par ses origines. Elle doit sa première formation à la loi de la Convention nationale, en date du 7 ventôse an III (25 février 1795), qui créait dans chaque département des Écoles centrales, pour l'enseignement des sciences, des lettres et des arts.

Aux termes de l'article 5 de cette loi, auprès de chacun de ces établissements d'instruction publique, il devait y avoir " une bibliothèque publique ". Les professeurs chargés de composer cette collection furent autorisés à choisir à leur gré trente mille volumes dans le dépôt réuni au château de Versailles, et qui se composait de plus de cent mille volumes provenant des bibliothèques de la famille royale, des émigrés et couvents, confisquées au nom de la nation. Mais ils durent s'abstenir, en principe, de toucher aux manuscrits et aux chartes, qui étaient réservés à la Bibliothèque nationale.

Ils se crurent autorisés cependant à prendre dans le dépôt la musique manuscrite, et, en particulier, une collection fort précieuse de ballets et opéras réunie par Philidor.

En 1804, lors de la destruction des Écoles centrales, la bibliothèque de l'École centrale de Seine-et-Oise ne fut pas dispersée ; elle devint la Bibliothèque de la ville de Versailles.

C'est alors seulement qu'elle put songer à se composer un fonds de manuscrits. Ce fonds, encore aujourd'hui peu considérable, est dû en partie à un prélèvement fait dans les Archives municipales, en partie à des achats ou des dons. Au premier rang des donateurs, il convient de citer Charles Vatel, à qui la Bibliothèque doit les papiers de la succession Du Barry.

E. DELEROT et A. TAPHANEL.