« Roncisvals, copie de la dernière partie du manuscrit IV, in lingua francesa antiqua, sans titre, de la bibliothèque de Saint-Marc à Venise, in-folio, renfermant ensemble 98 feuillets vélin, à deux colonnes, de 50 vers environ chacune, écriture du XIII^e siècle, admirable par sa régularité et sa netteté. Les 68 premiers feuillets sont consacrés au roman de Angoulant et de Heumont, et les 30 derniers à celui de Roncisvals. — Cette copie a été faite dans l'année 1838. J.-L.B. »

Les manuscrits de la Bibliothèque de Châteauroux, dont plusieurs avaient été signalés dans l'Inventaire sommaire des manuscrits des Bibliothèques de France, de M. U. Robert (p. 251), ont été inventoriés par M. Joseph Patureau, à la suite de son Catalogue des livres imprimés et manuscrits de la Bibliothèque de la ville de Châteauroux (Châteauroux, 1880-1883, in-8^o) (NOTE: Les chiffres placés entre parenthèses à la fin de chaque article du présent catalogue renvoient aux notices du catalogue de M. Patureau). Comme introduction, M. Patureau a publié (p. 357) une conférence sur les manuscrits de la Bibliothèque de Châteauroux, faite le 16 mai 1881, et qui renferme des détails intéressants sur l'origine et le contenu des manuscrits les plus anciens.

Le fonds ancien de la Bibliothèque municipale provient des couvents supprimés à la Révolution, et notamment des Augustins du Blanc, des Cordeliers d'Argenton, de Fontgombaud, etc. Ce fonds est peu considérable, et les manuscrits de Châteauroux n'auraient guère d'importance sans le legs qui fut fait, en 1856, à la Bibliothèque par M. Bourdillon. Né à Genève, d'une famille originaire du Berry, qui avait émigré en Suisse, lors des guerres de religion du XVI^e siècle, Jean-Louis Bourdillon légua à la ville de Châteauroux, en souvenir de ses ancêtres, une bonne partie de sa fortune, ses livres, ses manuscrits et ses objets d'art. La collection de Bourdillon a été, suivant la volonté du donateur, rangée isolément dans une salle particulière de la Bibliothèque. Elle renferme un grand nombre de livres précieux, d'incunables et d'éditions rares.

Parmi les manuscrits, sans parler de l'exemplaire de la Chanson de Roland, pour lequel il a bataillé toute sa vie avec plus de passion que d'esprit critique, il faut citer le manuscrit du chevalier de La Tour-Landry et le beau bréviaire de Paris, qui proviennent de la bibliothèque du duc de La Vallière. Au point de vue historique, les manuscrits de Châteauroux ont peu d'importance : il n'y a guère à citer qu'un fragment du manuscrit de Sainte-Hélène, légué à la ville par le général Bertrand ; pour l'histoire locale, c'est à peine si l'on trouve quelques mentions curieuses dans un bréviaire provenant des Cordeliers d'Argenton. Le reste des manuscrits se compose en grande partie de copies, notes et correspondances de J. L. Bourdillon.

La description des manuscrits orientaux est due à l'obligeante érudition de M. O. Houdas, professeur à l'École des langues orientales vivantes.

Depuis la rédaction du catalogue par M. Patureau, plusieurs manuscrits ont disparu ; ce sont les suivants :

6 : Prières latines ou françaises. XIV^e siècle (n^o 3).

51 : Tables généalogique et chronologique des rois juifs (n^o 53).

52 : Vers artificiels pour servir à la chronologie de l'Histoire sainte (n^o 41).

53 : Notes sur Salomon et son temps (n^o 5).

54 : Le livre de ceux qui ne croyent pas sans en savoir plus que leurs devanciers (n^o 18).

Léon CADIER.