Commentarius in Psalmos. — au commencement, fol. 1, ligne 10 : « Et erit tamquam lignum quod plantatum est secus decursus aquarum.... Hoc lignum tempore passionis suæ de semetipso ait. » — Explicit : « Et quia sapere secundum carnem, mors est. Finit liber iste. Deo gratias »

La bibliothèque d'Épinal se compose de livres qui ont appartenu autrefois aux abbayes de Moyenmoutier, de Senones, de Chaumousey et du chapitre d'Épinal, supprimés à la révolution. Ces manuscrits, à peu d'exceptions près, proviennent du couvent de Moyenmoutier, fondé par S. Hydulphe (V. Historia Mediani Monasterii, par D. Belhomme), qui a fourni les plus anciens, ou de l'abbaye de Senones. Les manuscrits de Senones concernent presque exclusivement l'histoire de la Lorraine et de Metz. D. Calmet y réunit tous les documents originaux qu'il put alors se procurer, ainsi que les copies de ceux qui ne lui avaient pas été confiés. Comme la Lorraine est assez pauvre en écrivains et en chroniqueurs, c'est la ville de Metz qui a fourni pour cette collection la plupart des matériaux ; telles sont les chroniques de Philippe de Vigneulle, celles d'Aubrion, du doyen de S. Thiébault et de J. Chastelain avec les différentes continuations. Cette collection, pour laquelle on avait mis à contribution tous les monastères de l'ordre de S. Benoît, est la plus complète de celles qui existent sur l'historiographie lorraine. L'abbaye de Chaumousey, dont l'histoire a été écrite au XII^e siècle, par l'abbé Sehère (V. Histoire littéraire de la France, t. XI), n'a fourni qu'un Cartulaire et quelques documents. Le chapitre d'Épinal, fondé sous la règle de S. Benoît, avait fini peu à peu par se séculariser, ainsi que celui de Remiremont ; il n'est donc pas étonnant qu'il n'ait point possédé une bibliothèque nombreuse ; c'est de là cependant que provient celui des manuscrits que l'on peut regarder comme le plus beau et l'un des plus anciens (n^o 201). Les archives, au contraire, étaient riches et fort importantes ; mais elles ont été dispersées à la révolution ou enlevées par les chanoinesses, qui, d'ailleurs, avaient détruit les titres les plus anciens, de peur qu'on ne s'en servît pour prouver qu'elles avaient suivi la règle dans l'origine.

Il serait difficile aujourd'hui d'évaluer les pertes en livres ou en manuscrits qui ont pu avoir lieu lors de la translation des abbayes au district d'Épinal, car on a peu de renseignements sur les opérations des commissaires chargés de ce travail : le catalogue des livres de Moyenmoutier pourrait servir à un récolement partiel ; mais il ne contient aucune indication relative aux manuscrits.