« Notices sur la citadelle du Caire et ses environs, accompagnées d'un plan général et de plusieurs profils de cette citadelle, telle qu'elle s'est trouvée au moment de sa rédition à l'armée angloturque ; ainsi que de plans, coupes et élevations détaillés de tous les ouvrages que les Français y ont fait exécuter ; et enfin d'une légende explicative de chacun de ces plans en particulier, par le capitaine au corps impérial du génie Fauvi »

La bibliothèque actuelle du Ministère de la Guerre n'est autre que la bibliothèque de l'ancien Dépôt de la Guerre créé par Louvois et supprimé en 1887. Toutefois, pendant une certaine période du Premier Empire et de la Restauration, le Ministère a possédé une bibliothèque spéciale, bibliothèque d'ailleurs peu considérable, et qui fut réunie à celle du Dépôt de la Guerre en 1822.

Les 861 manuscrits qui font l'objet de ce catalogue sont d'origine et de provenance très diverses. On peut les diviser à ce point de vue en quatre catégories principales :

1^o Les manuscrits provenant directement de l'ancien Dépôt de la Guerre et étant le résultat de ses travaux, mémoires techniques, reconnaissances, et parfois même, comme le cas s'est assez souvent produit dans les trois premiers quarts du dix-neuvième siècle, de simples traductions d'ouvrages étrangers imprimés ;

2^o Les manuscrits prélevés en même temps que de nombreux ouvrages imprimés dans les divers dépôts littéraires constitués à Paris pendant la Révolution à l'aide des anciennes bibliothèques ecclésiastiques ou d'émigrés ;

3^o Les manuscrits entrés à la bibliothèque par voie de dons ou d'acquisitions. Parmi les principales acquisitions il faut mentionner, à côté de plusieurs manuscrits ayant appartenu au collectionneur Monteil, un volumineux recueil d'ordonnances et règlements militaires, manuscrits et imprimés, formé au commencement du dix-neuvième siècle par le marquis Campet de Saulgeon. Quant aux dons, le seul important est celui du général Mellinet, qui, en 1871, a remis à la bibliothèque de nombreux manuscrits de toute nature en même temps que plus de six mille volumes imprimés, spécialement relatifs à l'art et à l'histoire militaires ;

4^o Enfin un certain nombre de manuscrits conservés aux Archives historiques et aux Archives des cartes du Ministère et qui, en raison de leur objet, ont été à des dates assez récentes versés à la Bibliothèque.

Jusqu'à ces dernières années, les manuscrits étaient restés confondus avec les imprimés et dispersés au milieu d'eux sur les rayons, suivant l'ordre qui leur avait été donné dans le classement méthodique général. C'est à ce titre que la plupart d'entre eux ont été sommairement décrits dans le catalogue général, en sept volumes, publié de 1883 à 1889. Nous avons reproduit entre parenthèses, à la suite du numéro d'ordre attribué à chaque manuscrit, la cote que ce manuscrit portait dans ce catalogue. Conformément au principe suivi dans ce catalogue, nous avons aussi cru devoir faire figurer ici, d'après les mentions qui nous en ont été conservées, cinq manuscrits depuis longtemps en déficit et dont la disparition avait été déjà constatée en 1861 ou lors du récolement fait en 1878. Il est même probable que cette disparition, favorisée encore par la confusion des imprimés et des manuscrits, doit être reportée à une date beaucoup plus ancienne et notamment à l'époque des invasions de 1814 et de 1815, qui marquent dans l'histoire des bibliothèques du Ministère et du Dépôt de la Guerre des dates particulièrement désastreuses. C'est ainsi que d'après une note contemporaine (n^o 709) la bibliothèque du Ministère de la Guerre, qui possédait, en décembre 1814, 6 600 volumes, n'en comptait plus que 4 428 au mois de septembre 1822. Un autre témoignage dû au colonel Mariel, chef de la division administrative du Dépôt de la Guerre en 1831 (n^o 779), nous apprend que beaucoup de volumes de la bibliothèque du Dépôt de la Guerre furent également enlevés lors de l'invasion de 1814.

Les manuscrits sont aujourd'hui séparés des imprimés et classés à part d'après leur format, suivant l'ordre du présent catalogue.

J. LEMOINE.