« Bataille d'Oltenitza »

Les manuscrits des Archives historiques du ministère de la Guerre forment trois séries :

1^oMémoires historiques, ou relations de campagnes, batailles, sièges, etc. ((D'après le principe arrêté lors de la constitution de ce fonds, celui-ci ne devait comprendre que des relations sans caractère officiel ; mais depuis lors ce principe n'a pas toujours été respecté, et aujourd'hui bien des pièces d'archives s'y trouvent classées, comme, par exemple, les Bulletins historiques décadaires et mensuels des armées du Rhin pendant la Révolution, et comme les Journaux de marche et d'opérations des corps de la Grande Armée)).

2^oReconnaissances : « Sous cette rubrique, trop étroite, mais consacrée par un long usage », plusieurs centaines de cartons et de volumes « contiennent des documents de nature surtout topographique et statistique sur la défense des frontières, des côtes et des places fortes » de la France, des mémoires topographiques et géographiques concernant les pays étrangers, « des projets hypothétiques d'opérations militaires et de campagnes, des récits de voyages, des itinéraires, des rapports de missions ((Inventaire sommaire des Archives historiques (anciennes), du Ministère de la guerre, tome III, avertissement, page VII)) », souvent avec cartes et plans à l'appui.

Les manuscrits de cette série sont d'une importance et d'un intérêt très inégaux. La majeure partie des Reconnaissances relatives à la France ne sont, du moins pour la période moderne, que des travaux d'étude faits, ou plutôt improvisés, par les officiers du corps d'état-major dans le laps de temps, généralement très court, qui leur était départi.

3^o Mémoires relatifs à l'organisation, l'administration, l'art militaire : ces documents se rapportent « à l'organisation générale de l'armée, au recrutement, à l'organisation et à la tactique particulière des différentes armes, à l'armement, à l'administration des troupes, aux écoles militaires, etc. ((Inventaire sommaire des Archives historiques (anciennes) du Ministère de la guerre, t. III, avertissement, page VII)). »

Les trois séries en question sont classées, la dernière par ordre méthodique ou de matières, la seconde par pays, la première par armées ou théâtres de guerre : dans chaque subdivision de série les manuscrits sont rangés par ordre chronologique.

Appartient à la troisième série le fonds de l'époque moderne dénommé Collection Préval ((Provenant du général Préval, qui l'a léguée aux Archives de la Guerre)). Quant au fonds dit Papiers Pelet, il contient des manuscrits relatifs aux trois séries. Les deux collections Préval et Pelet ont paru trop considérables pour pouvoir être fusionnées avec les trois séries primitives. La conservation de ces papiers à l'état de collections distinctes et autonomes a paru en outre réaliser un mode de classement plus conforme à l'intention des donateurs. Il en a été de même pour la Collection Davout, dans laquelle se trouvent quelques rares manuscrits.

On remarquera qu'en ce qui concerne la période moderne, les documents de la troisième série portent la dénomination, au premier abord singulière, de Supplément Préval, bien qu'ils n'aient rien de commun, au point de vue de l'origine, avec la Collection Préval proprement dite. Cette dénomination s'explique par la raison suivante : ce Supplément Préval qui, aujourd'hui, est numériquement plus important que la Collection Préval elle-même, et qui s'est augmenté et s'augmente d'année en année, alors que la collection reste à l'état de fonds mort, fut, à l'origine, d'une importance bien moindre.

Ce sont les manuscrits des trois grandes séries énumérées ci-dessus, et de leurs annexes, qui font l'objet du présent catalogue.

Mais en dehors de ces trois séries, il existe encore des manuscrits dans les autres fonds des Archives ; les volumes de correspondance de la période dite ancienne, c'est-à-dire antérieure à la Révolution, en contiennent un certain nombre ; les cartons de correspondance de la période moderne en renferment aussi quelques-uns. Les uns, d'ailleurs en fort petit nombre, n'auraient pu être retirés des séries où ils se trouvent qu'au prix d'un dépouillement de plusieurs milliers de cartons, travail préliminaire qui eût ajourné pour longtemps la rédaction du catalogue ; les autres, entremêlés à des pièces de correspondance reliées en volumes, ne pouvaient matériellement être détachés et retirés. D'ailleurs les uns et les autres figureront, ou figurent déjà, sur les catalogues des fonds où ils existent ; ceux de la période ancienne sont mentionnés au fur et à mesure sur l'inventaire de ces archives actuellement en cours de publication. Dans ces conditions, et lorsque le présent catalogue sera entièrement publié, il paraîtra difficile qu'aucun manuscrit puisse échapper aux investigations des chercheurs.

Ce premier volume contient la liste des Mémoires historiques (n^os 1-943) et d'une partie des Reconnaissances (n^os 944-1246). La suite de la publication comprendra la seconde partie des Reconnaissances, les Mémoires relatifs à l'organisation et enfin la Table.

Les numéros du catalogue correspondent, soit à des volumes, soit à des cartons qui contiennent des manuscrits classés sous une même rubrique : volumes d'une part, cartons d'autre part ont été considérés chacun comme constituant l'unité à cataloguer, puisqu'ils représentent chacun une unité sur les tablettes où ils sont rangés.

La première série, celle des Mémoires historiques, a paru cependant mériter d'être cataloguée plus en détail, du moins en ce qui concerne la période dite moderne, c'est-à-dire postérieure à 1791. Bien que la très grande majorité des manuscrits de cette période soient renfermés dans des cartons, il a semblé utile de cataloguer chaque pièce individuellement, sous un numéro distinct, en mentionnant, non seulement le titre du manuscrit, mais encore le format, et, quand il y avait lieu, la reliure. Plus souvent consultés peut-être que ceux de la subdivision précédente, en raison de l'intérêt particulier de bon nombre d'entre eux, ils sont déjà, ou seront, afin d'assurer leur conservation, revêtus d'une reliure ; et, pour ce motif encore, il a paru naturel de considérer chacun d'entre eux comme représentant l'unité à cataloguer sous un numéro distinct.

L. Tuetèy.