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Fonds Catherine Paysan (1926-2020)

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Modifié le : 08/12/2022 15:43:03

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Médiathèque Louis Aragon. Le Mans, Sarthe Voir tous les inventaires
Tous les inventaires
Intitulé de l'instrument de recherche Fonds Catherine Paysan (1926-2020)
Cote PAY-1 à PAY-64
Titre Fonds Catherine Paysan (1926-2020)
Origine Catherine Paysan (1926-2020)
Date 1716-2004
Langue français
Support Papier
Importance matérielle 2,5 ml
Biographie ou histoire

Catherine Paysan, de son vrai nom Annie Roulette, naît en 1926 à Aulaines, près de Bonnétable (Sarthe), d'Auguste Roulette, secrétaire de mairie (et ancien gendarme) et de Marthe Taureau, institutrice. De cette enfance rurale auprès de parents aimés, elle gardera sa vie durant un attachement profond à ses racines villageoises, le respect des différences, un goût vif pour la sobriété matérielle et l'amour des paysages, valeurs et thèmes qui imprégneront son œuvre de romancière, poète et dramaturge.

Pensionnaire au lycée de jeunes filles du Mans de 1938 à 1945, elle fait ses premiers pas dans la carrière des lettres en 1944 avec la publication d'une plaquette de poèmes, Tous deux, parue aux éditions de la Société littéraire du Maine. Au sortir de la guerre, elle gagne l'Allemagne, où elle est assistante de français à Spire, de 1946 à 1948. De retour à Paris, elle entre comme suppléante dans l'enseignement primaire, avant d'être titularisée en 1951 en cours préparatoire. C'est à cette époque qu'elle s'installe rue du Soleil (20e arrondissement) et prend part à la vie artistique et bohème de Montmartre, du quartier de la Bastille ou encore de Saint-Germain-des-Prés. Elle interprète les chansons qu'elle compose au cabaret du Tambour, pour les peintres et poètes du groupe "Art et humour montmartrois", et participe aux réunions d'un groupe de poètes à la brasserie Lipp (Maurice Fombeure, Jean Follain, Charles Le Quintrec). Elle poursuit son œuvre poétique, publiant coup sur coup Écrit pour l'âme des cavaliers (Debresse, 1956) et La pacifique (Seghers, 1957) qui lui valent en 1965 le Grand Prix de la Qualité de la Vie. Une réédition de ces deux recueils sous le titre La musique du feu, accompagnée de poèmes inédits, sera à son tour récompensée par le Prix Marceline Desbordes-Valmore en 1967. Ses talents de chanteuse sont remarqués par Marcel Mouloudji qui lui fait enregistrer un disque en 1963, Chansons pour moi toute seule.

C'est en 1961 que Catherine Paysan publie son premier roman chez Denoël, Nous autres les Sanchez. Acclamée par le public et la critique, l'oeuvre reçoit le Prix de la Société des gens de lettres. Professeur au collège de la Courneuve depuis 1959, Catherine Paysan se partage alors entre son métier d'enseignante et l'écriture, pratiquée pendant les vacances scolaires. Les titres vont désormais se succéder chez Denoël, ainsi que les distinctions : Histoire d'une salamandre (1963), Les Faiseurs de chance (1963), recueil de nouvelles récompensé par le Prix des Écrivains de l'Ouest la même année, Je m'appelle Jéricho (1964, porté à l'écran en 1968 par Jacques Poltrenaud sous le titre Ce sacré grand-père), Les Feux de la Chandeleur (1966), Prix des libraires de France l'année suivante et objet d'une adaptation au cinéma (film réalisé par Serge Korber en 1972, sélectionné au festival de Cannes), Le nègre de Sables en 1968, année où elle est élue à l'Académie du Maine, L'empire du taureau en 1974 (date à laquelle elle quitte l'enseignement). Se tenant volontairement à l'écart des modes et des coteries littéraires, Catherine Paysan reste fidèle à la narration classique. La beauté flamboyante de son style, l'énergie du récit et les thèmes inusités, comme l'éloge de l'amour conjugal, lui font néanmoins une place singulière dans la littérature du temps. Dans les interviews nombreuses qu'elle accorde alors aux journaux, elle prend très tôt des positions peu répandues : en guerre contre le féminisme idéologique, elle défend l'émancipation de la femme dans le respect des rôles traditionnels, réclamant avec les hommes une égalité qui ne soit pas une identité. Par ailleurs, elle concilie amour des racines natales et attention passionnée à autrui, présenté dans ses livres sous la forme exacerbée du marginal ou de l'étranger. Enfin, elle rejette le progrès purement matériel qui « mécanise » la vie, défigure les paysages et réifient les individus.

Le 12 juillet 1969, Catherine Paysan épouse le Hongrois Emil Hausen (1922-2000), rescapé des camps nazis, installé en France depuis 1946. Elle se partage désormais entre Paris et Aulaines, devenu Bonnétable depuis la fusion des deux villages, en 1965. Elle crée la même année une pièce radiophonique, Les oiseaux migrateurs, programmée par France Culture.

C'est en 1971 qu'elle entame une série autobiographique avec la publication de Comme l'or d'un anneau, qui reçoit le Prix Sully-Olivier de Serres. Cinq autres ouvrages suivront, dans lesquels itinéraire personnel et histoire collective, enracinement et exil s'articulent étroitement : Pour le plaisir (1976), La colline d'en face (1987), Le passage du SS (1997), L'amour là-bas en Allemagne (2006) et enfin son dernier ouvrage publié, L'enterrement d'un juif hongrois (2017), consacré à son époux. On peut joindre également à cet ensemble un essai autobiographique, La prière parallèle (1997), où elle évoque ses écrivains de prédilection, dont Tchekhov. Comme l'or d'un anneau  lève une ambiguïté qui perdurait depuis la première publication de Catherine Paysan : celle-ci n'est en effet pas un écrivain populaire, encore moins de terroir, mais s'est forgé une langue extrêmement travaillée, à mi-chemin « entre Flaubert et Proust » dira Patrick Grainville en 1981, d'une grande qualité musicale (« J'entends ce que j'écris », répétera souvent l'écrivain). Parallèlement au cycle autobiographique, Catherine Paysan poursuit son œuvre romanesque, chez Denoël, puis chez Albin Michel, à partir de 1991 : L'empire du taureau (1974, adapté pour la télévision en 1996 par Maurice Frydland), Le clown de la rue Montorgueil Dame suisse sur canapé de reps vert (1981), Le rendez-vous de Strasbourg (1984), La route vers la fiancée (1991), Grand prix de la ville de Nancy. Elle publie également un ultime recueil poétique en 1982, Cinquante-deux poèmes pour une année, aux Éditions ouvrières, des nouvelles Les désarmés (2000, oeuvre pour laquelle elle reçoit le Prix Goncourt de la nouvelle) et s'essaie à l'écriture théâtrale avec la pièce Attila Dounaï, créée en 1983 au Théâtre municipal du Mans.

L'œuvre de Catherine Paysan a reçu un écho à l'étranger : traductions et recensions en polonais dès 1961, critiques enthousiastes dans les journaux suisses et québécois, reconnaissance et vif intérêt en Allemagne, notamment suite à la publication de L'amour là-bas en Allemagne. Les deux colloques organisés au centre culturel du prieuré de Vivoin (4-5 juin 2005 et 7-8 octobre 2010) seront ainsi l'occasion de réunir universitaires français et allemands. En 1977, le prix de la Société des Gens de Lettres couronne l'ensemble de son oeuvre littéraire. Elle reçoit par ailleurs plusieurs distinctions, dont l'Ordre national du mérite en 1982 et le grade d'officier de la Légion d'honneur en 2002. Parrainée par la romancière Paulette Houdyer (1919-2018), Catherine Paysan est intronisée comme membre de l'Académie du Maine lors de la séance du 16 décembre 1967. Elle parraine à son tour en 1975 son ancien professeur de lettres « Maine » Vannetzel (1910-2008), qui avait encouragé ses débuts littéraires au lycée. A Bonnétable, l'Association Maison d'École et de l'Écrivain Catherine Paysan, créée en 2001, entretient toujours le souvenir de la "dame d'Aulaines".

Présentation du contenu Le fonds offre un riche matériau d’études sur la genèse d’une œuvre et sur les relations entre écrivain, éditeur et public. Il comprend :
- les manuscrits autographes de 19 romans ou récits (1961-2000) : brouillons, esquisses, manuscrits définitifs
- des dossiers d’œuvres avec coupures de presse, séances de signature, documentation et correspondance 
- des papiers personnels, de la correspondance familiale et des photographies
- quelques chansons
Classement Le fonds est entré à la bibliothèque municipale sans pré-inventaire et a fait l'objet d'un premier classement en 2009 sous forme d'un tableur Excel. L'organisation originelle du fonds étant donc perdue, le présent inventaire est reparti du classement réalisé, en redistribuant ponctuellement certaines pièces visiblement déplacées.  
Modalités d'acquisition Don de Catherine Paysan en 2006
Informations sur l'évaluation Pour des raisons de conservation, seule une partie des conditionnements d'origine a été gardée. Ces conditionnements sont classés à part des documents qu'ils contenaient. Lorsqu'ils comportaient des libellés de la main de C. Paysan, ceux-ci ont été transcrits dans la description du composant concerné.
Documents séparés Les Archives départementales de la Sarthe conservent quelques documents donnés par Catherine Paysan en 2008 et conservés sous la cote 108 J. Ce fonds comporte des cassettes vidéo, des documents iconographiques et des ouvrages de Catherine Paysan
Bibliographie Michèle Raclot (dir.), Catherine Paysan, une marginalité flamboyante, Paris, L'Harmattan, 2006 (actes du colloque qui s'est tenu à Vivoin du 4 au 5 juin 2005)
Conditions d'accès L'accès aux collections patrimoniales est soumis à une autorisation préalable.
Conditions d'utilisation Toute publication de documents inédits doit être notifiée à l'établissement.
Citer sous la forme Médiathèque Louis Aragon, Le Mans, fonds Catherine Paysan

Informations sur l'instrument de recherche

Auteur(s) Médiathèque Louis Aragon du Mans
Éditeur Bibliothèque nationale de France
Date de la version électronique 2019
Langue(s) de l'instrument de recherche Catalogue rédigé en français
Permalien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/005FRCGMNOV-721816101-LkK
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