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Documents du Bureau national de l'UNEF

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Modifié le : 07/06/2021 17:24:10

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Bibliothèque municipale. Lyon, Rhône Voir tous les inventaires
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Intitulé de l'instrument de recherche Documents du Bureau national de l'UNEF
Titre Documents du Bureau national de l'UNEF
Date 1945-1970
Description physique Le fonds est contenu dans 65 cartons, ceci représentant des archives d'environ 5,5 mètres linéaires.
Résumé Ces documents, qui font partie des archives d'AGEL-UNEF, ont été publiés par le Bureau national : correspondances et circulaires, rapports de congrès et d'AG, activité internationale, etc.
Biographie ou histoire

L'UNEF, association fondée en avril 1907, est reconnue d'utilité publique en mai 1929. Elle n'est à l'origine qu'un simple conglomérat d'associations locales antérieures au sein desquelles s'organise l'entraide et la sociabilité étudiantes. Elle affiche dès le départ sa neutralité religieuse et politique qui pourtant ne sera pas toujours respectée.

L'UNEF devient rapidement une association assez active : elle obtient dès 1922 la représentation étudiante aux conseils de discipline et met en place des réalisations d'entraide pour ses seuls adhérents : sanatorium, restaurants, service de placement.

La position qu'elle adopte pendant la Deuxième Guerre mondiale n'est pas des plus glorieuses. En effet, soucieuse de ne pas s'aliéner les autorités afin de conserver toutes ses prérogatives (notamment la subvention), l'UNEF se rallie à la Révolution Nationale. La fin de cette période peu reluisante marque pourtant un nouveau départ pour le syndicat étudiant. En 1946 est adopté la Charte de Grenoble qui définit l'étudiant comme "un jeune travailleur intellectuel".

L'UNEF est véritablement syndicalisée par l'adoption de cette Charte et son rôle s'en trouve élargit : elle organise désormais la défense syndicale des étudiants, elle coordonne les différentes organisations syndicales étudiantes locales, elle affirme de nouvelles exigences. Ainsi, elle est à l'origine en 1948 de l'obtention de la Sécurité sociale et en 1957 elle s'octroie la cogestion des Oeuvres Universitaires. L'UNEF devient pendant près de quatorze ans la seule organisation syndicale étudiante.

Entre 1959 et 1962, on peut vraiment parler d'apothéose : un étudiant sur deux adhère à l'UNEF. Au même moment éclate le problème de la guerre d'Algérie qui va placer l'organisation au centre de l'échiquier politico-syndical français. Depuis 1956, la gauche (appelée "mino" car jusque là minoritaire dans le mouvement) dirige. Dès le début du conflit algérien elle annonce sa position anti-colonialiste, position très marginale dans le contexte politique de l'époque. Pendant plusieurs années, la question algérienne devient le point de clivage essentiel. Pratiquement toutes les actions du syndicat se cristallisent autour de ce problème. Cet engagement a pour contrepartie la perte de tout appui étatique et de toute subvention. Suite au règlement du problème algérien, l'UNEF a bien du mal à retrouver une dynamique revendicative.

De 1965 à 1968, l'organisation connaît un affaiblissement rapide. Les différents congrès de cette époque ne permettent pas de dégager d'orientations claires et continues. Le BN ( Bureau national) prend comme principal objectif la reconstruction technique de l'organisation. L'état de l'UNEF, notamment dans le domaine financier, est inquiétant et problématique. La nouvelle politique considérée comme un retour à droite permet un abaissement considérable de l'endettement mais ne relance pas de véritable dynamique quant aux campagnes revendicatives. Le congrès de Grenoble d'avril 1966 voit la naissance d'affrontements entre organisations politiques pour le contrôle de l'UNEF (principalement entre le CLER et l'UEC). Parallèlement le BN, qualifié de centriste, redéfinit son orientation et opère un véritable retour du syndicalisme étudiant dans son rôle traditionnel sans heurter l'Etat centralisateur : il rompt avec la pratique d'un syndicalisme étudiant révolutionnaire. Cependant, le BN s'avère incapable d'assurer la rentrée revendicative et démissionne en janvier 1967. Cette démission va permettre au PSU de prendre le pouvoir de l'UNEF. Les ESU (organisation du PSU dans le monde étudiant) replace l'UNEF à l'extrême-gauche et affirme l'idée d'un rôle spécifique des étudiants dans la lutte des classes.

La rentrée universitaire de 1967-1968 marque le réveil des revendications étudiantes : opposition à l'application de la réforme Fouchet dans le 2e cycle, augmentation des effectifs donc difficultés matérielles croissantes pour les étudiants, etc. Pourtant, à la veille de mai 1968, la "grande UNEF" n'est plus que l'ombre d'elle-même: elle doit faire face aux nombreuses dettes, au recul de son implantation géographique dans les AGE, aux luttes entre l'UEC, les ESU et le CLER pour son contrôle politique, à la désorganisation interne (il n'y a plus de président en avril 1968). Malgré tout cela l'UNEF demeure la seule organisation étudiante à prétention de masse. L'explosion de mai 1968 pouvait être une chance permettant à l'UNEF de rebondir, mais elle n'a pas su la saisir. Elle n'a pas vu venir cette explosion : elle a su s'adapter au mouvement mais ne l'a ni propulsé ni contrôlé.

De décembre 1968 à février 1971, l'UNEF subit sa dernière grande crise interne qui s'achève par une nouvelle scission. Mai 1968 a fait naître au sein de l'organisation de nouvelles tensions sur l'attitude à adopter quant à la loi Faure qui met en place la participation (c'est à dire la présence d'élus étudiants au sein des différents conseils universitaires). En décembre 1968, lors du congrès de Marseille est voté la non participation contre la volonté de l'UEC alors absente des débats pour protester contre l'invalidation de trois de ses huit AGE. L'UEC réagit et propose dès janvier 1969 de créer des "comités pour le renouveau de l'UNEF". Cela marque l'émergence d'un nouveau courant au sein de l'UNEF : l'UNEF-Renouveau. Se pose alors le problème de l'appartenance de cette nouvelle tendance à l'UNEF car elle décide d'appliquer la loi Faure et de participer aux élections ce qui va à l'encontre des décisions prises pendant le congrès. De janvier à avril 1969, le BN passe d'une volonté d'exclure les élus de l'UNEF-Renouveau à une position attentiste et modérée. Le congrès d'Orléans qui s'ouvre en avril 1970 met à jour ces tensions internes exacerbées. En décembre, l'AJS crée à Dauphine sa propre tendance intitulée "Unité Syndicale" et en janvier 1971, le BN annonce sa démission.

L'ultime scission s'opère en février 1971 et aboutit à la création de deux UNEF distinctes et rivales : l'UNEF-Renouveau contrôlée par l'UEC et l'UNEF-Unité Syndicale dirigée par l'AJS.


Informations sur l'instrument de recherche

Éditeur Bibliothèque municipale de Lyon
Date de publication 2007-2009
Notes

Cet inventaire fait parti de :

Permalien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/005FRCGMNOV-693836101-026DRa
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