« Compte cinquiesme que Jean Le Bon, conseiller, secrétaire, trésorier et receveur général des finances de Mgr le duc de Mercueur et de Penthièvre... rend à mondict seigneur à cause des receptes et despences qu'il a faictes durant l'année finye le dernier jour de décembre 1587 »

La Bibliothèque de la ville de Montbrison a été formée pendant la période révolutionnaire, après la suppression des communautés religieuses. Installée d'abord dans l'ancien couvent des Ursulines, elle fut transférée vers 1841 à l'Hôtel de ville, où elle demeura jusqu'en 1876. Elle occupe aujourd'hui une partie de la salle de la Diana et de son annexe.

Voici, dressée suivant l'importance et le nombre des ouvrages qu'ils ont fournis, la liste des établissements religieux dont les bibliothèques, confisquées à la fin du siècle dernier, ont servi à composer la Bibliothèque de Montbrison : l'Oratoire de Montbrison, riche surtout en écrits sur le gallicanisme, le jansénisme et les troubles religieux du XVII^e et du XVIII^e siècle ; les Capucins de Saint-Bonnet-le-Château, de Montbrison, de Notre-Dame de l'Ermitage dans le canton de Noirétable et de Bannelle (Puy-de-Dôme) ; la paroisse de Saint-Pierre de Montbrison, les Minimes de Feurs, les paroisses de la Madeleine à Montbrison et de Chandieu, le couvent de Sainte-Claire de Montbrison, les Récollets de Saint-Germain-de-Laval, la paroisse de Boën et les Célestins de Lyon. Après cette énumération, est-il nécessaire d'ajouter que l'Écriture sainte, la théologie et l'histoire ecclésiastique tiennent une place considérable dans cette collection de livres antérieurs au XIX^e siècle ? Les manuscrits de la Bibliothèque de Montbrison renferment une assez ample matière pour l'histoire du Forez, et à ce point de vue spécial, ils constituent une série de documents d'une valeur incontestée. Très peu proviennent des anciens couvents. C'est aux démarches et aux libéralités de M. Auguste Bernard, ancien inspecteur général de l'imprimerie et de la librairie, que la Bibliothèque doit quelques-uns de ses manuscrits les plus intéressants, et en particulier les documents sur l'histoire du Forez (n^os 19-21), l'Histoire des ducs de Bourbon (n^os 22 et 23) et la copie du Livre des compositions (n^o 43), qui faisaient jadis partie de la collection de J.-N. de La Mure.

En 1860, M. Michel Bernard a publié le Catalogue alphabétique de la Bibliothèque de la ville de Montbrison, dont la deuxième partie, pages 62-69, comprend la description des manuscrits. Un simple rapprochement avec le catalogue qui suit montrera que, loin de s'enrichir, la Bibliothèque publique a perdu les pièces suivantes, que je cite d'après le numéro d'inventaire qui leur avait été assigné par M. Michel Bernard :

2. Arrêté du citoyen Reverchon, représentant du peuple, pour la mise en liberté des citoyens Chabrériat, Merlon, Girin. — Expédition officielle, scellée.

10. Extrait du registre des délibérations du district de Montbrison, arrêté relatif à la mise en liberté des citoyens Chabrériat, Merlon et autres. — Expédition officielle.

11. Extrait du registre des Fiefs et hommages rendus à Guy V, comte de Forez. — XVII^e siècle.

19. Lettre du duc de Bourbon à M. de Varenne (1703).

31. Dossier relatif à la maison des Ursulines de Montbrison. 1628 à 1751. — 6 pièces.

58. Terrier du Poyet, dépendant de Marcilly.

Les n^os 3, 9 et 20 du Catalogue de M. Bernard sont des imprimés que l'on a jugé préférable de remettre à leur place naturelle.

Je me suis borné à suivre l'ordre de classement adopté en 1860 ; les numéros donnés par M. Bernard ont été placés entre parenthèses.

Il n'est pas inutile de rappeler que la Société la Diana possède une collection de manuscrits bien plus importante que celle de la Bibliothèque publique. Au Musée sont exposés quatre livres d'heures d'un médiocre intérêt.

M. Rochigneux, qui a bien voulu me fournir ces notes sur l'histoire de la Bibliothèque de Montbrison, prépare un nouveau catalogue des ouvrages imprimés.

E.-S. BOUGENOT.