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Lettre autographe signée à Théophile Ferré

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Modifié le : 30/04/2025

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Bibliothèque Marguerite Durand. Paris Voir tous les inventaires
Tous les inventaires
Intitulé de l'instrument de recherche Lettres autographes et manuscrits, 2 : I à Q
Cote I à Q
Titre Lettres autographes et manuscrits, 2 : I à Q
Conditions d'accès L'accès aux collections patrimoniales est soumis à une autorisation préalable.
Conditions d'utilisation Toute publication de documents inédits doit être notifiée à l'établissement.
Citer sous la forme Bibliothèque Marguerite Durand, lettres autographes et manuscrits, 2 : I à Q. [cote]

Informations sur l'instrument de recherche

Auteur(s) Bibliothèque Marguerite Durand
Éditeur Bibliothèque nationale de France
Date de la version électronique 2019
Langue(s) de l'instrument de recherche Catalogue rédigé en français
Description des révisions
  • 2019
    • De nombreuses biographies ont été ajoutées en 2019 pour les personnalités les moins connues, librement inspirées du "Dictionnaire des féministes" dirigé par Christine Bard, des biographies en annexe à la thèse de Christine Bard "Les féminismes en France : vers l'intégration des femmes dans la Cité, 1914-1940", des notices des bases Data Bnf et Wikipédia et de notices de Libraires et de catalogues de ventes
Notes
Permalien https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/005FRCGMNOV-751135101-BBg
Présentation du contenu
Titre Michel, Louiselien
Biographie ou histoire Institutrice, militante anarchiste, franc-maçonne, aux idées féministes et l'une des figures majeures de la Commune de Paris.
Index

Commune de Paris (1871)lien

Franc-maçonnerielien

Femmes et anarchismelien

Description du contenu
Cote
Titre Lettres
Date
Cote
Titre Lettres à Théophile Ferré
Date
Catalogue général des manuscrits
Cote :  091 MIC Res 13 Importance matérielle :  1 lettre (3 pages) Dimensions  21 cm Autres caractéristiques matérielles :  La dernière ligne de la 2e page et la 3e page sont écrites au crayon Présentation du contenu : "Puisque nous pouvons correspondre aujourd'hui, que le premier mot de ma lettre soit le mot de bonheur, notre bien cher délégué. Vous comprenez comme, par ce temps de honte, on est heureux de voir les fils de la République dignes de la cause. Si ma lettre n'a pas le temps de vous parvenir, moi aussi j'ai le droit de ne pas voir le reste. En attendant, causons. J'espère qu'en fait d'opinions sur les femmes, vous n'êtes plus réactionnaire et que vous leur reconnaissez le droit au péril et à la mort. Du reste ces droits-là on nous les applique largement. Je vous écris sous les lauriers roses et les orangers car nous avons ici un jardin mais pour arriver là que de choses j'ai vues. Voici mon arrestation : on avait emmené ma mère pour la fusiller à ma place, je suis donc allée immédiatement la faire mettre en liberté en prenant sa place et si je n'ai pas été fusillée là, c'est je crois que dans la disposition d'esprit où je me trouvais, d'autant plus calme que je me croyais à ma dernière heure et la cause perdue, je leur ai dit leur vérités à peu près comme la mort aurait pu les leur dire, si la mort parlait. Combien de choses j'ai vues depuis. La route à pied entre des cavaliers, le château de la Muette, Versailles, Satory et puis Versailles encore, à la gare de l'Ouest, et ici. Des scènes de Dante et des tableaux de Callot mille fois dépassés, l'agonie de la révolution mélée à je ne sais quelle espérance. Des lâchetés sans nom et des actes magnifiques, c'est bien l'instant où il faut tenir haut les coeurs pour ne pas les salir dans la fange. J'attends le conseil de guerre. Quant à mon interrogatoire, en voici le résumé : j'ai aimé et servi la Commune de tout mon coeur, depuis le premier jour jusqu'au dernier parce qu'elle voulait le bonheur du peuple et, pour ce que j'avais à dire à ma défense, rien, ayant agi suivant mes convictions. Quant à ce que je pensais, j'ai eu le plaisir de le dire et ce n'est pas peu, en certaines circonstances, surtout quand on voit, comme je le voyais, les lâches, tout frissonnants de peur, venir accuser la Commune de tout ce qu'ils savaient bien qu'elle n'avait pas fait. Frère, est-ce que nous nous reverrons ? Est-ce que nous reverrons nos amis ? Qu'importe. Je vous serre la main de tout coeur. Louise Michel" Modalités d’acquisition : LAS 3807
Cote 091 MIC Res 13
Titre Lettre autographe signée à Théophile Ferrélien : [Maison d'arrêt de Versailles], [1871]
Date 1871
Importance matérielle 1 lettre (3 pages)
Dimensions 21 cm
Autres caractéristiques matérielles La dernière ligne de la 2e page et la 3e page sont écrites au crayon
Présentation du contenu "Puisque nous pouvons correspondre aujourd'hui, que le premier mot de ma lettre soit le mot de bonheur, notre bien cher délégué. Vous comprenez comme, par ce temps de honte, on est heureux de voir les fils de la République dignes de la cause. Si ma lettre n'a pas le temps de vous parvenir, moi aussi j'ai le droit de ne pas voir le reste. En attendant, causons. J'espère qu'en fait d'opinions sur les femmes, vous n'êtes plus réactionnaire et que vous leur reconnaissez le droit au péril et à la mort. Du reste ces droits-là on nous les applique largement. Je vous écris sous les lauriers roses et les orangers car nous avons ici un jardin mais pour arriver là que de choses j'ai vues. Voici mon arrestation : on avait emmené ma mère pour la fusiller à ma place, je suis donc allée immédiatement la faire mettre en liberté en prenant sa place et si je n'ai pas été fusillée là, c'est je crois que dans la disposition d'esprit où je me trouvais, d'autant plus calme que je me croyais à ma dernière heure et la cause perdue, je leur ai dit leur vérités à peu près comme la mort aurait pu les leur dire, si la mort parlait. Combien de choses j'ai vues depuis. La route à pied entre des cavaliers, le château de la Muette, Versailles, Satory et puis Versailles encore, à la gare de l'Ouest, et ici. Des scènes de Dante et des tableaux de Callot mille fois dépassés, l'agonie de la révolution mélée à je ne sais quelle espérance. Des lâchetés sans nom et des actes magnifiques, c'est bien l'instant où il faut tenir haut les coeurs pour ne pas les salir dans la fange. J'attends le conseil de guerre. Quant à mon interrogatoire, en voici le résumé : j'ai aimé et servi la Commune de tout mon coeur, depuis le premier jour jusqu'au dernier parce qu'elle voulait le bonheur du peuple et, pour ce que j'avais à dire à ma défense, rien, ayant agi suivant mes convictions. Quant à ce que je pensais, j'ai eu le plaisir de le dire et ce n'est pas peu, en certaines circonstances, surtout quand on voit, comme je le voyais, les lâches, tout frissonnants de peur, venir accuser la Commune de tout ce qu'ils savaient bien qu'elle n'avait pas fait. Frère, est-ce que nous nous reverrons ? Est-ce que nous reverrons nos amis ? Qu'importe. Je vous serre la main de tout coeur. Louise Michel"
Modalités d’acquisition LAS 3807
Numérisation(s)
https://bibliotheques-specialisees.paris.fr/in/rest/Thumb/image?id=ark:/73873/FRCGMNOV-751135101-BBG/BMD030820

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