Manuscrits de la bibliothèque du Centre hospitalier national d'ophtalmologie des Quinze-Vingts

On sait qu'au sortir de la Révolution, l'administration des hôpitaux fit réunir en un seul dépôt, aux archives de l'Hôtel-Dieu, rue Saint-Pierre-aux-Bœufs, tous les documents conservés dans les différents établissements hospitaliers. Lorsque le siège de l'administration générale de l'Assistance publique fut transporté en 1858 à l'avenue Victoria, ce travail de concentration était en grande partie terminé.

Seuls les établissements généraux de bienfaisance ressortissant directement au ministère de l'Intérieur, comme les Quinze-Vingts, les Sourds-Muets, les Jeunes-Aveugles, conservèrent leurs archives.

L'hospice des Quinze-Vingts, fondé au XIII^e siècle, fut d'abord établi rue Saint-Honoré ; par lettres-patentes du mois de décembre 1779, il fut transféré dans l'ancien hôtel des Mousquetaires noirs, rue de Charenton, où il est encore actuellement.

Les archives de cet établissement n'ont heureusement pas souffert. Elles remontent au XIII^e siècle et sont très riches en documents sur l'histoire de Paris ; on y trouve quelques manuscrits qu'il est utile de signaler, tels que deux cartulaires (XIV^e et XV^e siècles), des inventaires de titres de rentes, dont le plus ancien est du commencement du XIV^e siècle, un registre des statuts et règlements de l'hospice, du XVII^e siècle, et un martyrologe, du XVIII^e siècle.

Il est à remarquer que les inventaires sont assez nombreux, les administrateurs ayant toujours tenu leurs archives dans un ordre parfait. Le dernier, en cinq volumes, date de 1755 et a servi de base, au moins pour une partie, à celui que J.-B. Marot a publié en 1867 : Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790. Quinze-Vingts (Paris, in-4^o) (Les numéros indiqués entre parenthèses de chaque article du présent catalogue sont ceux de cet inventaire). On trouvera des renseignements sur les archives des Quinze-Vingts dans le mémoire de M. Léon Legrand : les Quinze-Vingts, depuis leur fondation au faubourg Saint-Antoine... dans les Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris, t. XIII (1886), p. 107-260, et XIV (1887), p. 1-208.

A. BOINET.