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Cartulaire des Billettes

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Modifié le : 25/11/2021 12:05:27

Présentation globale de la collection

Etablissement de conservation
Bibliothèque centrale Louis Aragon. Amiens, Somme Voir tous les inventaires
Tous les inventaires
Intitulé de l'instrument de recherche Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements — Tome XIX. Amiens
Cote 1-932, Fonds Lescalopier 1-121
Titre Manuscrits de la bibliothèque centrale Louis Aragon d'Amiens
Conditions d'accès L'accès aux collections patrimoniales est soumis à une autorisation préalable.
Conditions d'utilisation Toute publication de documents inédits doit être notifiée à l'établissement.
Citer sous la forme Bibliothèque centrale Louis Aragon d'Amiens, Ms. X, fol. Y.


Informations sur l'instrument de recherche

Auteur(s) Ernest Coyecque
Commanditaire Ministère chargé de la Culture et Ministère chargé de l'Enseignement supérieur
Éditeur Bibliothèque nationale de France
Date de l'édition imprimée 1893
Date de la version électronique 1 décembre 2007
Création Créé par conversion rétrospective de l'édition imprimée : Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France. Départements ù Tome XIX. Amiens. Par Ernest Coyecque, archiviste aux Archives de la Seine, Paris, Plon-Nourrit, 1893.
Numérisation et rendu en mode texte réalisés par la société AIS (Paris, France). Encodage effectué selon la DTD EAD-2002 par la société ArchProteus (Vancouver, Canada) le 1 décembre 2007
Langue(s) de l'instrument de recherche Catalogue rédigé en français
Notes
Présentation du contenu
Titre FONDS LESCALOPIER
Catalogue général des manuscrits
Description du contenu
N° :  Lescalopier 74 Autre cote :  4161 Support :  Parchemin Importance matérielle :  81 feuillets Dimensions  131 × 90 mm Reliure :  Reliure maroquin rouge, de Bisiaux Présentation du contenu : 

Le Roux de Lincy a consacré à ce manuscrit, dans le Bibliophile françois, la notice suivante :

« Précieux manuscrit sur vélin, orné de trois charmantes miniatures et d'initiales en or et en couleurs. Il contient le cartulaire des frères de la Charité de Notre-Dame, desservant l'hôpital fondé, en 1285, en Champagne, sur la rivière de Roignon, dont un détachement fut appelé à Paris, pour y venir desservir la chapelle bâtie sur le terrain de la maison du juif qui avait maltraité une sainte hostie en 1290. Les Carmes, dits Billettes, ont succédé à ces anciens hospitaliers. Le manuscrit est singulièrement précieux par la relation qu'il contient, depuis le feuillet 3e jusqu'au 17e recto, du fameux miracle de la sainte hostie... » Note de l'abbé de Saint-Léger, annexée à ce joli bijou littéraire, comme il l'appelle.

A cette note, qui se trouve page 112, tome I, du catalogue de la bibliothèque de M. de Soleinne, l'on peut ajouter les détails suivants. Entre les feuillets 26 et 27, il existe une lacune, d'un seul feuillet, qui contenait la fin des lettres accordées par Charles VI, le 25 janvier 1349, aux frères de la Charité Notre-Dame pour l'amortissement du fief des Billettes ; ce feuillet, qui n'existoit plus lorsque la reliure moderne du manuscrit a été faite, contenoit sans doute au verso une miniature. Les miniatures qui se trouvent aujourd'hui dans le volume sont au nombre de trois. La première, au fol. 3 vo, représente le miracle de la sainte hostie. Le juif qui a exposé un crucifix dans une chaudière placée sur un grand feu, en excite la flamme avec un soufflet ; sa femme lui apporte l'hostie sur une assiette ; ses filles, derrière lui, sont attentives à ce spectacle. La seconde, qui se trouve au fol. 32, en tête de la deuxième partie du cartulaire, représente le pape Boniface VIII, assisté de plusieurs cardinaux, qui remet à un hérault d'armes la bulle de confirmation de l'établissement des frères de la Charité Notre-Dame de Roignon ; elle est datée du 12 mai 1299. La troisième, fol. 35, représente les légats du Saint-Siège relevant les frères hospitaliers de Roignons des cinq livres de cire qu'ils devoient payer chaque année à la Chambre apostolique.

Ce petit cartulaire est composé de deux parties. Dans la première, on trouve la charte de Philippe le Bel, de septembre 1286, qui autorise Guyot de Dongeux à fonder le monastère-hôpital de Roignon ; vient après la relation du miracle de la sainte hostie, tel qu'il se passa, pendant la pàques de l'année 1290, à Paris, dans la maison de la rue des Jardins, dite des Billettes. Dans la seconde, sont réunies des chartes, des bulles et autres actes relatifs aux frères hospitaliers de Roignon et à leur établissement à Paris.

« La curieuse relation du miracle de la sainte hostie paroît avoir été composée peu de temps après l'époque où l'on suppose que ce miracle arriva. Je vais en rappeler ici les principales circonstances. Une femme de la paroisse Saint-Merry ayant déposé chez un juif ses derniers vêtements en gage, elle supplia son créancier de les lui rendre, afin qu'elle pût communier le lendemain ; le juif y consentit, à la condition qu'en approchant de la sainte table, elle garderoit l'hostie dans sa bouche et la lui remettroit en paiement. La malheureuse femme consentit, et le juif, maître de l'hostie, la frappa de son poignard, la flagella et essaya de la brûler ; aussitôt de l'hostie profanée le sang coula ; puis, quand elle fut exposée au feu, elle voleta longtemps dans la chambre sans que le juif pût la ressaisir. Ce miracle, devenu célèbre, entraîna le supplice du juif et l'élévation d'une chapelle à la place occupée par sa maison, que les frères de la Charité Notre-Dame de Roignon furent appelés à desservir. Le peuple conserva la mémoire de ce miracle : il fut représenté en détail sur les vitraux de l'église des Billettes et sur des tapisseries de celle de Saint-Merry ; un grand tableau, divisé en neuf compartiments, attaché à la muraille de l'église Saint-Martin des Champs, offroit au yeux des fidèles la représentation détaillée du miracle de l'hostie miraculeuse ; enfin, plusieurs pièces de théâtre en ont perpétué la mémoire. L'hostie miraculeuse, demeurée, assure-t-on, entière, malgré les insultes du juif, fut exposée pendant plusieurs siècles au-dessus du maître-autel de l'église Saint-Jean en Grève.

La relation latine du miracle, citée par des auteurs du XVe et XVIe siècle, fut traduite en françois par P. Séguier, conseiller d'État, imprimée et publiée à Paris, chez Frédéric Morel, en 1604. Le P. Labbe la réimprima une seconde fois, p. 663 de sa Bibliothèque des manuscrits ; enfin, le P. Théodoric de Saint-René, carme des Billettes, en donna une troisième édition dans un livre intitulé : Remarques historiques données à l'occasion de la sainte hostie miraculeuse, conservée, pendant plus de 400 ans, dans l'église paroissiale de Saint-Jean en Grève, à Paris, avec les pièces originales des faits avancez dans cet ouvrage. Paris, 1725, 2 vol. in-12.

Le P. Théodoric joignit à son travail un grand nombre des chartes, des bulles et autres pièces qui composent la seconde partie de notre petit cartulaire ; il les copia sur les originaux, conservés dans les archives de l'église des Billettes. Il cite plusieurs manuscrits de la relation. Le premier se trouvoit à l'église des Billettes, le second à celle de Saint-Jean en Grève, le troisième dans la bibliothèque de M. Dupuis. Les détails que donne le P. Théodoric sur le cartulaire des Billettes ne peuvent s'appliquer à celui qui fait l'objet de nos observations. Je n'ai pu comprendre si M. Séguier en possédoit un exemplaire qui auroit fait le quatrième ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'il n'est pas indiqué dans le catalogue des manuscrits que possédoit le chancelier Séguier, et qui fut imprimé en 1686. »

Lescalopier 74
Autre cote 4161
Titre Cartulaire des Billettes
Date XVe siècle
Langue latin
Support Parchemin
Importance matérielle 81 feuillets
Dimensions 131 × 90 mm
Reliure Reliure maroquin rouge, de Bisiaux
Présentation du contenu

Le Roux de Lincy a consacré à ce manuscrit, dans le Bibliophile françois, la notice suivante :

« Précieux manuscrit sur vélin, orné de trois charmantes miniatures et d'initiales en or et en couleurs. Il contient le cartulaire des frères de la Charité de Notre-Dame, desservant l'hôpital fondé, en 1285, en Champagne, sur la rivière de Roignon, dont un détachement fut appelé à Paris, pour y venir desservir la chapelle bâtie sur le terrain de la maison du juif qui avait maltraité une sainte hostie en 1290. Les Carmes, dits Billettes, ont succédé à ces anciens hospitaliers. Le manuscrit est singulièrement précieux par la relation qu'il contient, depuis le feuillet 3e jusqu'au 17e recto, du fameux miracle de la sainte hostie... » Note de l'abbé de Saint-Léger, annexée à ce joli bijou littéraire, comme il l'appelle.

A cette note, qui se trouve page 112, tome I, du catalogue de la bibliothèque de M. de Soleinne, l'on peut ajouter les détails suivants. Entre les feuillets 26 et 27, il existe une lacune, d'un seul feuillet, qui contenait la fin des lettres accordées par Charles VI, le 25 janvier 1349, aux frères de la Charité Notre-Dame pour l'amortissement du fief des Billettes ; ce feuillet, qui n'existoit plus lorsque la reliure moderne du manuscrit a été faite, contenoit sans doute au verso une miniature. Les miniatures qui se trouvent aujourd'hui dans le volume sont au nombre de trois. La première, au fol. 3 vo, représente le miracle de la sainte hostie. Le juif qui a exposé un crucifix dans une chaudière placée sur un grand feu, en excite la flamme avec un soufflet ; sa femme lui apporte l'hostie sur une assiette ; ses filles, derrière lui, sont attentives à ce spectacle. La seconde, qui se trouve au fol. 32, en tête de la deuxième partie du cartulaire, représente le pape Boniface VIII, assisté de plusieurs cardinaux, qui remet à un hérault d'armes la bulle de confirmation de l'établissement des frères de la Charité Notre-Dame de Roignon ; elle est datée du 12 mai 1299. La troisième, fol. 35, représente les légats du Saint-Siège relevant les frères hospitaliers de Roignons des cinq livres de cire qu'ils devoient payer chaque année à la Chambre apostolique.

Ce petit cartulaire est composé de deux parties. Dans la première, on trouve la charte de Philippe le Bel, de septembre 1286, qui autorise Guyot de Dongeux à fonder le monastère-hôpital de Roignon ; vient après la relation du miracle de la sainte hostie, tel qu'il se passa, pendant la pàques de l'année 1290, à Paris, dans la maison de la rue des Jardins, dite des Billettes. Dans la seconde, sont réunies des chartes, des bulles et autres actes relatifs aux frères hospitaliers de Roignon et à leur établissement à Paris.

« La curieuse relation du miracle de la sainte hostie paroît avoir été composée peu de temps après l'époque où l'on suppose que ce miracle arriva. Je vais en rappeler ici les principales circonstances. Une femme de la paroisse Saint-Merry ayant déposé chez un juif ses derniers vêtements en gage, elle supplia son créancier de les lui rendre, afin qu'elle pût communier le lendemain ; le juif y consentit, à la condition qu'en approchant de la sainte table, elle garderoit l'hostie dans sa bouche et la lui remettroit en paiement. La malheureuse femme consentit, et le juif, maître de l'hostie, la frappa de son poignard, la flagella et essaya de la brûler ; aussitôt de l'hostie profanée le sang coula ; puis, quand elle fut exposée au feu, elle voleta longtemps dans la chambre sans que le juif pût la ressaisir. Ce miracle, devenu célèbre, entraîna le supplice du juif et l'élévation d'une chapelle à la place occupée par sa maison, que les frères de la Charité Notre-Dame de Roignon furent appelés à desservir. Le peuple conserva la mémoire de ce miracle : il fut représenté en détail sur les vitraux de l'église des Billettes et sur des tapisseries de celle de Saint-Merry ; un grand tableau, divisé en neuf compartiments, attaché à la muraille de l'église Saint-Martin des Champs, offroit au yeux des fidèles la représentation détaillée du miracle de l'hostie miraculeuse ; enfin, plusieurs pièces de théâtre en ont perpétué la mémoire. L'hostie miraculeuse, demeurée, assure-t-on, entière, malgré les insultes du juif, fut exposée pendant plusieurs siècles au-dessus du maître-autel de l'église Saint-Jean en Grève.

La relation latine du miracle, citée par des auteurs du XVe et XVIe siècle, fut traduite en françois par P. Séguier, conseiller d'État, imprimée et publiée à Paris, chez Frédéric Morel, en 1604. Le P. Labbe la réimprima une seconde fois, p. 663 de sa Bibliothèque des manuscrits ; enfin, le P. Théodoric de Saint-René, carme des Billettes, en donna une troisième édition dans un livre intitulé : Remarques historiques données à l'occasion de la sainte hostie miraculeuse, conservée, pendant plus de 400 ans, dans l'église paroissiale de Saint-Jean en Grève, à Paris, avec les pièces originales des faits avancez dans cet ouvrage. Paris, 1725, 2 vol. in-12.

Le P. Théodoric joignit à son travail un grand nombre des chartes, des bulles et autres pièces qui composent la seconde partie de notre petit cartulaire ; il les copia sur les originaux, conservés dans les archives de l'église des Billettes. Il cite plusieurs manuscrits de la relation. Le premier se trouvoit à l'église des Billettes, le second à celle de Saint-Jean en Grève, le troisième dans la bibliothèque de M. Dupuis. Les détails que donne le P. Théodoric sur le cartulaire des Billettes ne peuvent s'appliquer à celui qui fait l'objet de nos observations. Je n'ai pu comprendre si M. Séguier en possédoit un exemplaire qui auroit fait le quatrième ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'il n'est pas indiqué dans le catalogue des manuscrits que possédoit le chancelier Séguier, et qui fut imprimé en 1686. »

Index

Boniface VIII, pape Boniface VIII, pape  -  Bulle Bulle

Boniface VIII, pape Boniface VIII, pape  -  Peinture le représentant Peinture le représentant

Charles VI, roi de France Charles VI, roi de France  -  Acte Acte

Guyot de Dongeux Guyot de Dongeux

Philippe le Bel Philippe le Bel  -  Actes Actes

Saint-Léger (Abbé de) Saint-Léger (Abbé de)  -  Note Note

Paris  -  Assemblées du clergé. Billettes. Cartulaire Assemblées du clergé. Billettes. Cartulaire

Roignon  -  Hôpital Hôpital

Enluminures  -  Initiales de couleur et lettres ornées Initiales de couleur et lettres ornées

Manuscrit  -  Peintures de manuscrits Peintures de manuscrits

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