« Ordinarium ecclesiae cathedralis Forojuliensis, in quo capitula, antiphonae, orationes, tam de tempore quam de Sanctis, et jam illorum Sanctorum qui in dicta ecclesia particulariter celebrari solent, et alia omnia quae faciens officium, tam in festis solemnibus quam quatuor aut duarum capparum, in choro et processionibus per annum recitare atque cantare debet, continentur »

Les manuscrits conservés à la Bibliothèque de Fréjus sont peu nombreux ; mais ils ne manquent pas de valeur. Ce sont, pour la majeure partie, les livres liturgiques de l'antique cité épiscopale ; et comme on aurait de la peine à trouver ailleurs des manuscrits identiques, et que ceux-ci ont une antiquité bien raisonnable, ils méritent d'attirer l'attention des liturgistes. Il est à peine nécessaire d'indiquer d'où ils proviennent, puisqu'ils n'ont pu sortir que de la vénérable cathédrale où, pendant des siècles, ils ont servi dans les cérémonies religieuses. L'homiliaire qui les accompagne (n^o 6) ne nous semble pas avoir une origine différente ; car un pareil livre était le complément obligatoire des manuscrits à l'usage d'un chapitre cathédral, qui y puisait les leçons de ses offices. Il est facile de voir, en le parcourant, que nous sommes en présence d'un livre liturgique, disposé d'après l'ordre du bréviaire, et non d'un simple recueil artificiel de discours ou de sermons.

Le manuscrit qui, dans cet inventaire, porte le numéro 9, a une importance d'une autre espèce. C'est la traduction, en langue provençale du XV^e siècle, d'un traité d'hippiatrique composé en latin par Jourdan Roux le Calabrais. Le texte latin de cet ouvrage a été imprimé, et l'on en a publié plusieurs éditions en italien ; mais la traduction provençale est inédite, et nous en avons ici le seul exemplaire connu. C'est grand dommage qu'il y manque tout un cahier de huit feuillets, dont la perte sera difficilement réparée. Une note du siècle passé, inscrite au bas de la première page, nous apprend que ce livre curieux a appartenu à la famille de Castellane ; mais rien ne nous fait savoir par quelle voie il est arrivé à la Bibliothèque qui le garde.

J.-H. Albanèe.