« Missale antiquum ad usum ecclesiae Anglicanae accommodatum. » (Missel de Winchester.)

La Bibliothèque de la ville du Havre possède 396 manuscrits. Les plus anciens et les plus précieux de ces volumes proviennent de l'antique abbaye de Fontenelle, ou Saint-Wandrille, fondée en 648, sur la rive droite de la Seine, à une lieue environ à l'est de Caudebec. La plupart des manuscrits de Saint-Wandrille sont aujourd'hui conservés à Rouen (Voyez le Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France (in-8^o), t. I, p. XVI), mais la Bibliothèque du Havre possède le plus célèbre de tous, la Chronique de Fontenelle (ms. 332). A côté de cette Chronique, il faut citer le livre des Évangiles, attribué à saint Hardouin (ms. 322), et le Missel de Winchester, écrit vers 1120 et apporté à Saint-Wandrille avant 1534 (ms. 330).

Les œuvres d'auteurs nés au Havre au XVIII^e siècle : Bernardin de Saint-Pierre, Pierre-Philippe-Urbain Thomas, Jacques Ancelot, Prosper Legros, tiennent le second rang.

Le plus célèbre comme le plus ancien de ces auteurs est Bernardin de Saint-Pierre ; la Bibliothèque du Havre possède de très-nombreux fragments de ses ouvrages. Ce sont : le Voyage à l'île de France, les premiers jets de l'Arcadie et de l'Amazone, surtout des brouillons des Harmonies de la Nature. Ces brouillons ont servi à Aimé Martin pour rédiger ce dernier ouvrage. A ces fragments sont jointes des lettres de Bernardin de Saint-Pierre, de son frère Dutailly, de sa sœur Catherine, religieuse à Honfleur, de ses amis, Taubenheim, Hennin, Mesnard, M^mes Poivre, Marion de la Ville-Jehannin, etc. Plusieurs de ces lettres sont de curieux documents pour l'histoire de la société française dans la seconde moitié du XVIII^e siècle.

Pierre-Philippe-Urbain Thomas, né le 10 septembre 1776, fut commissaire de la marine, puis bibliothécaire de la ville de Honfleur. Il passa la seconde partie de sa carrière à mettre en ordre ses souvenirs, et s'occupa en outre d'économie politique, de littérature et d'histoire locale. Ses œuvres, acquises par la ville, offrent des détails attachants.

Une troisième classe de manuscrits se compose de documents concernant le Havre et ses environs.

Parmi les autres manuscrits, qui traitent de sujets très-divers, on distingue plusieurs volumes et recueils provenant de la bibliothèque du géographe Alexandre Eyriès, mort à Graville, en 1846.

Il n'avait été publié jusqu'ici qu'une liste sommaire des manuscrits du Havre, dans le Catalogue des livres de la Bibliothèque de la ville du Havre de Grâce (1837, in-4^o, p. 4-9).

J. BAILLIARD.